Quelques minutes après leur ouverture hier, Londres, Paris et Francfort ont enregistré des pertes supérieures à 10% avant que les indices ne refluent légèrement. Les marchés européens et asiatiques ont plongé, hier, dans le krach boursier, paniqués par la chute de Wall Street, accroissant la pression sur les grands argentiers du G7 qui se réunissent aujourd'hui à Washington. Quelques minutes après leur ouverture, Londres, Paris et Francfort ont enregistré des pertes supérieures à 10% avant que les indices ne refluent légèrement. A Moscou, les deux Bourses, le RTS et le Micex, sont restées fermées jusqu'à nouvel ordre, sur instruction des autorités de régulation des marchés. Les Bourses de Vienne et Bucarest ont été suspendues. Peu après leur ouverture, Milan perdait 8,88%, Madrid 8,22%, Amsterdam 6,13%, Lisbonne 7,29% et Athènes 8,61%. Après les journées noires de lundi et mercredi, les principales Bourses internationales enregistrent des reculs qui s'apparentent à la définition informelle du krach - une baisse des cours de plus de 20% en quelques jours - et alimentent les comparaisons avec les précédentes crises de 1929 et 1987. «Nous sommes arrivés au stade de la capitulation, où se combinent la tempête parfaite d'un système bancaire en crise et d'une économie mondiale qui ralentit de façon assez dramatique», a déclaré le directeur marketing de Seven Investment Management, Justin Urquhart-Stewart. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle offre de prêt de liquidités de 100 milliards de dollars, après une opération similaire jeudi, qui correspond au double de la somme habituelle. Quelques heures plus tôt, Tokyo avait perdu 9,62% dans le sillage de Wall Street où le Dow Jones avait cédé 7,33% jeudi, sa septième baisse consécutive, pour atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans. «C'est la panique totale, il n'y a pas d'autre mot», commentait à New York Gregori Volokhine, analyste chez Meeschaert. «On est au-delà de la panique», renchérissait à Tokyo Oh Hyun-Seok, de Samsung Securities. Tokyo avait déjà enregistré, mercredi, un repli de 9,38%, sa pire perte en une séance depuis octobre 1987. La crise a fait une première victime de taille au Japon: l'assureur Yamato Life Insurance s'est déclaré en cessation de paiement. La Banque du Japon a pourtant mis hier 4500 milliards de yens (34 milliards d'euros) à la disposition des banques, sa plus forte injection de liquidités en une journée depuis le début de la crise. Les autres marchés asiatiques ont également vécu une séance cauchemardesque. En clôture, Hong Kong perdait 7,2%, Shanghai 3,57%, Sydney et Manille 8,3%, Séoul 4,1%. Peu avant la clôture, Singapour cédait 6,71% et à Bangkok, les transactions ont été interrompues une demi-heure pour dépassement des 10% de chute avant de reprendre en baisse de 9,36%. Victime collatérale de la crise financière, le pétrole: le baril de Brent pour livraison en novembre est tombé sous les 80 dollars dans les échanges électroniques en Asie. «Les Bourses régionales connaissent toutes un bain de sang et, en réaction, le pétrole tombe aussi», a expliqué Victor Shum, analyste chez Purvin and Gertz. Ce nouvel effondrement des marchés met la pression sur la réunion des ministres de l'Economie et des Finances et des gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus industrialisés (G7) qui s'ouvre à Washington aujourd'hui. Ils devaient «discuter des démarches entreprises par chacun pour faire face à cette crise et des moyens de renforcer nos efforts collectifs», a déclaré le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson. Alors que les Etats-Unis se retrouvent en position d'accusés face aux membres du club (Allemagne, Canada, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), le président George W.Bush devait faire une déclaration pour «assurer aux Américains qu'ils peuvent avoir confiance» car «les responsables économiques agissent énergiquement pour stabiliser notre système financier», a déclaré sa porte-parole. Selon la presse japonaise, Tokyo va proposer au G7 la création d'un fonds d'urgence d'environ 200 milliards de dollars (146 milliards d'euros) pour prêter de l'argent aux petits pays affectés par la crise financière mondiale. Le Japon, qui préside cette année le G8 (G7 plus Russie), est également prêt à convoquer un sommet extraordinaire de ce club de grandes puissances si aucune solution pour faire face à la crise financière n'émerge lors de la réunion du G7 finances hier, a annoncé le Premier ministre japonais Taro Aso. Le Premier ministre britannique, Gordon Brown a, par ailleurs, appelé hier les gouvernements du monde entier à suivre l'exemple du Royaume-Uni dans son initiative «révolutionnaire» de nationalisation partielle des banques pour secourir le système bancaire. Londres avait présenté, mercredi, un plan de nationalisation partielle visant huit grandes banques britanniques, qui n'avait pas convaincu les marchés boursiers qui avaient vécu mercredi une autre journée noire, malgré un électrochoc lancé par les banques centrales qui avaient baissé leur taux de manière concertée.