Un bon programme a été concocté, mêlant des morceaux du répertoire universel et du terroir des deux pays respectifs. L'Orchestre symphonique national et l'Orchestre symphonique tunisien ont accordé leurs «violons» mercredi dernier, pour donner au public du Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, un sublime spectacle. Ils sont une cinquantaine de musiciens à monter sur scène formant une belle ronde ordonnée. Moment de silence. On chuchote que c'est dû au muezzin. Fin de l'appel à la prière, le voilà le maestro de cérémonie qui arrive sous des salves d'applaudissements. Cette soirée est placée sous le signe du partage et de la fusion. Dans le cadre de la coopération entre les deux pays voisins, l'Algérie et la Tunisie, l'Orchestre symphonique national a convié l'Orchestre symphonique tunisien à assurer conjointement un magnifique concert à Alger avant de s'envoler à Sétif. Un riche programme est offert aux mélomanes de la musique classique.Au programme, des compositions de Bizet, Beethoven, W.A.Mozart, notamment ainsi que des adaptations symphoniques de chants tirées des patrimoine algérien et tunisien. Comme invités, deux grandes figures, la soliste soprano tunisienne, Henda Ben Chaâbane et le baryton tunisien, Haïthem Hdiri. La première, sublime dans sa belle robe rouge, drapée d'une écharpe de la même couleur et une rose rouge dans la main, interprétera Habanera de l'Opéra Carmen au point de faire chavirer le public, particulièrement ces Espagnols dans la salle, qui n'ont pas caché leur enthousiasme et leur émotion. Le soliste baryton Haïthem Hdiri a, lui aussi subjugué l'assistance en interprétant, notamment un air du Toréador de l'opéra de Carmen. Dans un autre registre, les deux orchestres ont été dirigés successivement par Rachid Saouli, chef d'orchestre algérien, compositeur et arrangeur musical et Ahmed Achour, chef de l'orchestre symphonique tunisien. Ainsi, les avis du terroir qui ont été retenus sont Wahran, bien connu pour être chanté habituellement par le king du raï Khaled, Dziria et Sidi Mansour Ya baba, un standard chez les Tunisiens et bien apprécié chez les Algériens. Pour finir la soirée en beauté et en rythme, une partie musicale où est venu s'ajouter le son du ney tunisien, en complémentarité de tous ces instruments à cordes (violon et violoncelle), et à vent, cuivres et autre tambour. Un ensemble musical qui, durant près de deux heures de concert, a donné le «la» à une musique savante qui se voulait tantôt sereine, tantôt orageuse vacillant ainsi entre douceur, et force, légèreté, désinvolture et gravité, reflétant sans doute les humeurs de la belle époque de leurs auteurs...Que de ravissement en somme!