Rien ne va plus pour Arsenal qui n'arrive toujours pas à voir le bout du tunnel. La première défaite de Liverpool (1-2), ramenée de Tottenham, a permis à Chelsea de s'emparer du commandement du championnat d'Angleterre, samedi à l'issue d'une 11e journée, qui a vu Arsenal se diriger vers la crise sportive, une semaine avant de recevoir Manchester United. Les Reds peuvent entretenir des regrets. Après avoir rapidement ouvert le score par Dirk Kuyt (3), ils ont largement dominé Tottenham, qui abandonne la dernière place à Bolton. Steven Gerrard a touché deux fois la barre. Mais un but contre son camp de Jamie Carragher (70) et un autre, dans les arrêts de jeu, de Roman Pavlyuchenko, ont annulé les bénéfices de l'exploit de Stamford Bridge, la semaine passée. Car son triomphe sur Sunderland (5-0), grâce, notamment à un triplé de Nicolas Anelka, permet à Chelsea de prendre la tête à la différence de buts. Le succès de Manchester United sur Hull (4-3) a été moins probant. Mais pour la première fois, les Red Devils montent sur le podium (3e) et passent devant Arsenal, équipe malade, battue sans gloire chez le promu Stoke. Un nul d'Aston Villa à Newcastle, lundi, exclurait Arsenal des places qualificatives pour la Ligue des Champions. La réception des Red Devils la semaine prochaine ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices pour l'équipe d'Arsène Wenger qui n'a rencontré aucun cador et dont les trois défaites ont été infligées par des équipes modestes (Fulham, Hull et Stoke). Arsenal sera privé de son attaquant Robin Van Persie, exclu pour un vilain geste à Stoke, et sans doute de Theo Walcott, Bacary Sagna et Emmanuel Adebayor, blessés. Et c'est une défense en ruine qui se présentera face à une équipe qui a inscrit 21 buts lors de ses huit derniers matchs, avec un Cristiano Ronaldo retrouvé auteur de deux doublés cette semaine. La titularisation de Kolo Touré à la place de William Gallas en charnière centrale n'y a rien changé: les deux buts de Stoke sont consécutifs à des longs lancers en touche de Rory Delap... Un nouveau faux pas contre Manchester United relancerait les critiques contre les joueurs, mais aussi leur entraîneur. Cette semaine, l'ancien attaquant Tony Cascarino a jugé que Wenger était devenu «plus super-agent qu'entraîneur», fort pour repérer les jeunes talents, moins pour gagner des titres. Arsenal est dépourvu de leader, ses jeunes joueurs semblent endormis par les louanges de Wenger qui vante depuis deux ans leur potentiel. Les supporters des Gunners vont finir par douter qu'il s'exprime un jour.