Le déficit des pays en développement pourrait atteindre 700 milliards de dollars. Les pays émergents et en voie de développement subissent de plein fouet les aléas de la conjoncture économique. Selon une étude de la Banque mondiale, «les pays en développement devraient faire face à un déficit de financement de 270 à 700 milliards de dollars cette année. La cause proviendrait du fait que les investisseurs privés fuient les marchés émergents, et que seulement un quart des pays les plus vulnérables, dispose des ressources pour empêcher une hausse de la pauvreté». Il faut savoir que ces pays, dont certains sont tributaires de la rente pétrolière, ont vu leurs recettes diminuer de plus de 70%, d'une part. D'autre part, ceux qui comptaient sur les investissements étrangers ont vu également une forte diminution, en particulier concernant les activités liées au tourisme. En outre, pour nombre de ces pays, dont les économies sont fragiles, la répercussion est directe, suite à la récession qui secoue nombre de pays développés. Une répercussion qui se traduira par une baisse très sensible des aides octroyées par le passé et destinées au soutien du développement économique et social. L'effondrement des systèmes financiers et des marchés boursiers, a eu un effet dévastateur sur l'ensemble des activités économiques. Aussi, les plus grandes firmes ont contracté un déficit jamais atteint. Evoquons dans ce sens, le leader du secteur automobile General Motors (GM) qui a vu l'effondrement de son chiffre d'affaires de 52,9% en un an, de ses ventes pour l'unique mois de février. Quant au groupe Ford, les ventes de berlines de marque Ford, Lincoln et Mercury ont chuté de 40,8%, et avec comme corollaire une succession de licenciements. D'après un constat établi par le ministre du Travail américain: «Depuis le début de la récession en décembre 2007, les pertes d'emplois ont atteint 3,6 millions, dont la moitié environ a eu lieu au cours des trois derniers mois.» Conséquence de ces suppressions de postes, le taux de chômage a bondi en janvier. Un taux de 7,6% a été enregistré, un niveau jamais atteint depuis les années 1992. Soit 11,6 millions de chômeurs dénombrés, pour l'unique mois de janvier. Par ailleurs, concernant les pays membres de la zone Euro, la bourrasque de la récession a eu aussi des effets gravissimes, notamment dans le secteur automobile qui se trouve à l'agonie. A cet effet, les hauts responsables européens ont mis en oeuvre une série de plans de relance qui n'ont pas suffi à pallier les ondes de choc de la crise. Le taux de chômage est estimé à 8,2% dans la zone Euro, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis septembre 2006, selon l'Office européen des statistiques (Eurostat). Dans ce même registre, le Japon subit les mêmes séquelles que les Etats-Unis et les pays européens. Il a été enregistré un déficit de 172,8 milliards de yens, soit 1,4 milliard d'euros pour seulement le mois de janvier, selon le ministre japonais. Les exportations japonaises ont chuté de 46,3% sur un an, et le compte des revenus, qui mesure les rendements des investissements japonais à l'étranger, a vu aussi son excédent reculer de 31,5%. La vague de licenciements dans le secteur automobile n'épargne pas le Japon. L'exemple de Nissan l'illustre bien. Dans l'Archipel, les réductions d'effectifs concerneront 12.000 personnes, dont 4000 à temps plein. De ce fait, les stigmates de la crise financière mondiale sont bien apparents, n'épargnant aucun pays même pas l'Algérie qui, d'après de hauts responsables, est à l'abri pour trois à quatre ans. Soulignons au passage que la Bourse d'Alger a perdu 3,8%. En somme, afin de pallier les conséquences d'une crise qui s'intensifie et semble perdurer, la prochaine réunion du G20 qui se tiendra à Londres, le 2 avril prochain, devra trouver une solution afin de booster l'activité économique. Selon Lawrence Summers, conseiller économique de la Maison-Blanche: «En matière de macroéconomie, pour bien faire, le G20 doit se concentrer sur la demande mondiale. Le monde a besoin de plus de demande.» Et d'ajouter: «Cette crise mondiale nécessite une réponse mondiale.»