Certaines écoles de villages et de hameaux sont ainsi devenues, en un laps de temps, de véritables «chambres froides». La vague de froid qui sévit sur le Nord et les Hauts-Plateaux avec la neige annoncée sur les hauteurs de 400 à 500 m pour les prochaines quarante-huit heures est des plus rudes, notamment pour les écoliers et collégiens. Certaines écoles de villages et de hameaux sont ainsi devenues, en un laps de temps, de véritables «chambres froides». Les enfants arrivent depuis les villages jusqu'à l'école souvent trempés jusqu'aux os, passant souvent la journée ou la demi-journée transis de froid dans leurs vêtements mouillés. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, il existe encore des écoles non chauffées. Certes, les autorités ont réalisé d'importants travaux, d'abord de réhabilitation des établissements ensuite en équipements permettant de chauffer les classes, mais, voilà, le fuel n'est pas toujours de la partie. C'est ainsi que certaines écoles des villages comme par exemple dans la commune de Illilten dans la daïra d'Iferhounen au pied du Djurdjura, les classes sont chauffées avec parcimonie. Des sources au fait des difficultés de ces écoles disent que les APC arrivent difficilement à servir les quantités idoines de fuel domestique pour toutes les écoles. Aussi, ces établissements jouent l'économie en chauffant les classes seulement quelques heures par jour, alors que le temps est glacial. A Boghni, ce sont les élèves du collège de filles qui ont observé et depuis trois jours, une grève pour protester contre le manque de chauffage dans les classes. Ce collège équipé de chauffage central est actuellement non chauffé car la chaudière serait en réparation, selon des parents d'élèves. Aussi, les élèves qui disent «ne plus pouvoir travailler normalement en ce temps glacial» ont décidé de ne rejoindre les bancs de l'école qu'une fois le chauffage réparé. Il faut rappeler que si les collèges et les lycées sont dotés de l'autonomie financière, les écoles primaires sont à la charge des communes. Aussi, et le plus souvent, dans les communes isolées et pauvres, le fuel vient à manquer. C'est par exemple le cas à Maâtkas où des écoles primaires comme celle de Takheribt est restée sans fuel durant des jours. II suffit que la neige fasse son apparition et que le mauvais temps persiste en causant des dégâts aux pistes pour voir ces écoles du «bout du monde» comme les appellent certains parents d'élèves isolées et soumises au froid. A l'inverse de leurs petits camarades des régions où le gaz naturel existe depuis avant-hier, comme c'est le cas de Aïn El Hammam et Larbaâ Nath Iraten, et bientôt la région maritime comme Boudjima et Makouda, ainsi que les petits écoliers des villes telles que Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Azazga, Boghni, Draâ El Mizan, les petits campagnards semblent avoir encore à souffrir de froid, du moins en certains endroits isolés de la wilaya.