Après deux décennies d'abandon, le parc du Djurdjura retrouvera l'un de ses plus beaux joyaux. Le site touristique de Tala Guilef rouvrira ses portes aux visiteurs le 27 du mois en cours. Après deux décennies d'abandon, le parc du Djurdjura retrouvera l'un de ses joyaux les plus connus des touristes. Ce lieu autrefois très prisé par les touristes nationaux et étrangers, est situé sur les hauteurs du Djurdjura, à environ 40km au sud de la ville de Tizi Ouzou. Le site naturel occupe quelque 18.550 hectares dans la région de Boghni et s'étend jusque sur les hauteurs de la wilaya de Bouira. Sa notoriété, Tala Guilef l'a acquise par la pureté de son climat qui change au rythme des saisons. En été, les touristes y affluent pour profiter de la fraîcheur et la verdure qui résiste à un soleil, ailleurs, ardent. L'hiver et le printemps, c'est la neige qui attire les vacanciers. Son relief escarpé est propice aux randonnées et au ski. Quant à sa couverture végétale, elle n'est ni moins riche ni moins captivante. Quelque 350 espèces d'arbres et plantes locaux participent à la formation de ce paysage féerique. Ces plantes contiennent quelque 90 espèces reconnues pour leurs vertus médicinales. Mais hélas, depuis près de vingt ans, Tala Guilef vit dans une phase de coma économique. Les deux complexes ont fermé boutique tandis que toute la réserve naturelle tombait dans un criminel abandon. Le téléphérique, de son côté, qui, autrefois, rejoignait les cimes enneigées, a arrêté ses rotations. Certains esprits malveillants en sont même arrivés à tromper la vigilance du seul gardien des lieux. Ils profiteront de son ignorance pour transformer le site en véritable décharge. Avec le temps, le site du Djurdjura a fini par disparaître même dans la signalisation de la route exiguë par laquelle on monte en haletant. C'est donc de ses cendres que le site de Tala Guilef va renaître. Cette initiative des pouvoirs publics est un défi en soi. La longue léthargie qui a duré des décennies n'est pas spécifique à la réserve du Djurdjura. C'est plutôt l'ensemble du secteur du tourisme qui a été jeté en pâture et son entretien remis aux calendes grecques. Le tourisme national a souffert depuis l'Indépen-dance du manque d'intérêt. L'économie nationale, reposant entièrement sur les hydrocarbures, n'avait pas besoin, semble-t-il aux responsables, de développer ce secteur. Pourtant, sous d'autres cieux, notre pays représente l'une des meilleures destinations touristiques. Toutefois, le réveil de ces dernières années, tend à donner au secteur sa réelle importance. Le développement du site de Tala Guilef devra concerner l'ensemble du tourisme en Algérie. Car, si la misère de ces lieux fait mal, que dire alors du peu d'intérêt que suscite le tourisme balnéaire? Les nostalgiques de Tigzirt et d'Azeffoun préfèrent, aujourd'hui, ne pas y aller pour éviter les larmes. Gageons que cette initiative qui va clore le mois de l'environnement, permettra la renaissance de la destination Algérie.