Dans ce match, celui qui aura le plus à perdre, c'est bien le club de la Kabylie. Dans sa quête d'un nouveau titre de champion d'Algérie de football, l'Entente de Sétif pourrait frapper un grand coup, aujourd'hui, à Tizi Ouzou. Il s'agira, ni plus, ni moins, pour elle que d'aller damer le pion, sur son propre terrain, au club qui détient ce titre, la JS Kabylie. Autant dire que si le championnat de la division 1 cherchait un sommet à présenter, il le tient avec ce JSK-ESS, incontestable affiche de toute la compétition. Dans cette confrontation de premier choix, celui qui risque de perdre le plus, en cas de défaite, c'est bien le club de la Kabylie. Et pour cause. Chose inhabituelle, ce dernier occupe en ce moment, au classement général, une très peu reluisante position de 14e. Peu reluisante, en effet, pour un club de ce standing qui détient le record de titres de champion d'Algérie. On pourra, toujours, dire qu'il a trois matchs en retard et qu'il pourrait, s'il les négocie tous les trois, par une victoire, se retrouver dans le sillage du club sétifien, leader de la compétition qui compte un match de plus que lui. Seulement, il faudrait faire preuve de retenue et ne pas croire que le champion d'Algérie en titre aura la tâche aisée. Du reste, dès cet après-midi, il risque d'avoir bien du mal à enregistrer un succès dans le premier de ses matchs en retard. Et les deux autres, à El Eulma et contre le RC Kouba, ne sont pas gagnés d'avance. De toutes les manières, l'urgence pour le club des Canaris est de sortir de l'impasse dans laquelle il se trouve en ce moment. Cela demande, obligatoirement, une victoire aujourd'hui face à l'Entente. La JSK est d'autant plus tenue de gagner cet après-midi, qu'elle reste sur une douloureuse élimination de la Coupe d'Algérie face à l'ASO Chlef. On peut être certain que si elle venait à s'incliner face aux Sétifiens, la contestation pourrait prendre de l'ampleur. Surtout celle concernant l'entraîneur Jean-Christian Lang tant l'on sait que chez nous, dans des moments de crise, c'est le technicien qui «trinque» en premier. Le président, Moh Cherif Hannachi, semble accorder toute sa confiance en son entraîneur, selon ses déclarations. Il sait, cependant, qu'il pourrait être amené à se montrer sévère avec lui si les mauvais résultats ne prennent pas fin. Et aujourd'hui, la JSK joue gros car une défaite de sa part signifiera, pour elle, la stagnation dans le bas du classement et la poursuite de la période d'inquiétude. C'est dire que le club de la Kabylie a un besoin urgent en points et en victoires, ne serait-ce que pour rassurer une galerie de supporters qui ne saurait attendre indéfiniment une éclaircie dans le ciel obscurci de leur équipe favorite. Il se trouve aujourd'hui que la JSK va affronter le principal candidat à sa succession. Il ne vient à l'esprit de personne de contester la supériorité actuelle de l'équipe sétifienne sur le championnat. Son entraîneur est, certainement, le seul de toute la division1 à pouvoir aligner deux équipes performantes et d'égale valeur, eu égard à la richesse de l'effectif de l'Entente. Nul doute qu'elle ira jouer cet après-midi à Tizi Ouzou avec la volonté d'y réaliser un résultat positif, histoire de bien montrer que la JSK lui a passé le témoin. Même une défaite ne pourrait affecter le moral des troupes sétifiennes car elles savent qu'elles ont une très large marge de manoeuvre. Il n'empêche qu'une victoire serait bonne à prendre pour elles et dans la perspective des futures échéances internationales, une occasion de croire en leur possibilité d'atteindre les objectifs fixés.