Elle est engagée sur quatre fronts et elle espère tous les remporter. Alors qu'il lui reste deux matchs à disputer pour en finir avec la phase aller (contre la JS Kabylie à Tizi Ouzou et contre l'USM El Harrach sur le terrain de celle-ci), l'Entente de Sétif peut dire qu'elle s'est emparée du titre de champion d'automne (ou d'hiver) du championnat de la division1. Un titre tout à fait symbolique qui n'en n‘a pas moins une certaine importance dans la mesure où, depuis la création de cette compétition en 1964, celui qui termine premier à la fin de la phase aller est, dans une très large proportion, celui qui devient champion d'Algérie en fin de saison. Aujourd'hui le pronostic est d'autant plus favorable au club sétifien qu'il est le seul de ce championnat à faire preuve de régularité. Jusqu'à un certain moment, il y avait bien eu la JSM Béjaïa et à un degré moindre l'USM Alger à lui contester cette qualité mais, depuis un certain temps, la première fait du surplace et la seconde traverse une période de vaches maigres. Evidemment, les Béjaouis ont des raisons d'affirmer que l'on va vite en besogne en qualifiant l'ESS de champion d'automne vu que, mathématiquement, leur équipe peut encore la déloger de la première place. Cependant, cette dernière devra, obligatoirement, passer par le plein en points lors de ses deux matches en retard (à Bologhine face à l'USM Alger et face au RC Kouba). Une mission qui, convenons- en, ne sera pas de tout repos. De toutes les manières, il ne viendra à personne l'idée de contester le fait que l'ESS est bien, en ce moment, la meilleure équipe d'Algérie. Il n'y a, pour cela, qu'à se référer aux statistiques de son parcours depuis le début de la saison. Sur les 14 matchs que l'équipe sétifienne a disputés jusqu'ici, il n'y a eu que 2 défaites pour 8 victoires et 4 matchs nuls. C'est, bien sûr, le meilleur bilan de tous les clubs de la division1. Les 2 défaites ont été enregistrées à Béjaïa, pour la première, contre la JSMB (1-0) lors de la 2e journée, et à Bordj Bou Arréridj, pour la seconde, contre le CABBA (1-0), lors de la 4e journée. Et ce furent deux échecs que l'Entente aurait pu éviter d'abord parce que ce fut elle qui domina lors de ces d'eux confrontations, ensuite parce que, dans chacun de ces deux matchs, elle obtint un penalty qu'elle rata. Depuis sa chute à Bordj Bou Arréridj, le 29 août dernier, elle n'a plus connu de défaite, alignant une série d'invincibilité de 10 matchs à laquelle il faut ajouter celle des trois rencontres de Coupe arabe (deux contre Ansar du Liban et une contre El Hillal du Soudan). Sur le plan offensif, l'ESS dispose de l'attaque la plus performante du championnat avec 21 buts inscrits soit un pourcentage de 1,50 but par match. Elle partage cette place avec de l'ASO Chlef mais celle-ci a disputé deux matchs de plus. Dans le domaine défensif, l'équipe sétifienne n'occupe «que» la deuxième place avec neuf buts encaissés soit un pourcentage de 0,64 but par match. La première place, dans ce registre, est la propriété de la JSM Béjaïa avec 5 buts encaissés. Ajoutons que l'ESS remporté 7 des 8 matchs qu'elle a disputés chez elle, le seul accroc ayant été enregistré lors de la 5e journée lorsqu'elle avait du concéder le match nul à l'USM Alger (1-1). Elle a, aussi, joué 6 matchs hors de ses bases (en attendant ceux contre la JSK et l'USMH), mais là elle a été assez discrète. En effet, en déplacement, elle n'a pas eu le rendement d'un futur champion se contentant d'une seule victoire à Kouba contre la RCK et de trois matches nuls sans, bien sûr, oublier les deux défaites de Béjaïa et de Bordj Bou Arréridj. La réussite de l'Entente s'explique, avant tout, par la richesse de son effectif. Elle est, à ne pas douter, celle qui dispose du meilleur groupe de joueurs de toute la division 1. Il n'y a qu'à voir la composition de son banc des remplaçants pour se faire une idée sur le grand avantage de l'équipe sétifienne en ce domaine. Celui-ci lui sera d'un très grand apport lors de la phase retour lorsque la cadence des matches sera élevée. Cependant, comme l'écrasante majorité des clubs algériens, ceux de la division1 en particulier, elle s'est distinguée par l ‘instabilité de son staffe technique ayant commencé la saison avec le Français Bernard Simondi que l'on a cherché à «dégommer» pour le remplacer par Mustapha Biskri mais qui n'a jamais débuté à ce poste. Finalement, on est allé chercher Azzeddine Aït Djoudi qui sait mieux que quiconque que son poste est tout à fait aléatoire. Cela même si l'ESS venait à remporter tous les titres derrière lesquels elle court. C'est ainsi dans le monde renversant du football algérien. Il restera à savoir si en plus d'engranger une nouveau titre de champion d'Algérie, l'Entente sera capable de relever les autres défis qu'on lui proposera. En premier celui de s'adjuger pour la 3e fois de suite la Ligue des champions arabe, ce qui constituerait un record. De prime abord, l'équipe sétifienne en a les moyens. Ensuite, il y aura la Coupe d'Algérie avec laquelle l'ESS avait eu une histoire d'amour dans le temps mais qu'elle n'a plus remporté depuis 1989 (succès, 1-0 sur le MB Batna). Enfin, il lui faudra tenter une nouvelle percée sur le plan africain, après celle victorieuse de 1988 en Coupe des champions. Cette fois-ci il s'agira de s'escrimer en Coupe de la CAF au milieu d'équipes toutes aussi prestigieuses les unes que les autres.