Des contrats limités permettent aux chômeurs d'acquérir de l'expérience et aux entreprises de bénéficier d'une main-d'oeuvre qualifiée. La mise en place du Daip (Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle) par les pouvoirs publics commence déjà à susciter de l'engouement et de l'espoir chez les jeunes diplômés et chômeurs. Mais, parallèlement, un grand nombre d'interrogations entoure cette procédure, notamment en ce qui concerne l'insertion des jeunes diplômés fraîchement sortis des instituts et des universités algériens. Sur un autre plan, le Daip est élaboré dans l'objectif de rompre avec la politique du traitement social du chômage. Enfin, en engageant ces jeunes compétences, les différents secteurs économiques en seront inéluctablement bénéficiaires sous plusieurs formes,. Ainsi, les pouvoirs publics, d'une part, par l'instauration de cette nouvelle formule, visent plusieurs objectifs. D'abord, après deux décennies, il s'est avéré que le chômage ne pouvait point être indéfiniment et exclusivement perçu du point de vue de «la solidarité». La conjoncture économique actuelle, marquée par une tendance à la libéralisation, appelle plutôt à une rupture du traitement social de ce fléau. Aussi, comme conséquence de cette nouvelle et indispensable approche, les pouvoirs publics ont été amenés à promouvoir et assurer des facilitations à l'emploi afin de booster la machine économique. De ce fait, ces deux objectifs convergent vers la même finalité: la résorption du taux effrayant du chômage. D'autre part, les jeunes chômeurs trouvent indéniablement, dans cette formule, une véritable échappatoire à la misère engendrée par l'inactivité forcée. Certes, les contrats initiés sont déterminés et limités à une seule année, mais ils leur permettront d'acquérir de l'expérience. Il est, en effet, de notoriété publique que cette exigence est l'un des plus importants facteurs qui entravent l'accès au marché de l'emploi. Ainsi, après une année d'exercice, les jeunes peuvent facilement affronter les exigences d'un marché de plus en plus sélectif. Les entreprises, de leur côté, bénéficient, par ce dispositif, d'un privilège inestimable. Les contrats, dans le cadre de cette formule, sont financièrement pris en charge part l'Etat. L'organisme employeur se trouve alors libre de tout l'engagement relatif à la rémunération et à la couverture sociale. Plus encore, les entreprises bénéficient de privilèges fiscaux leur permettant d'évoluer facilement dans un paysage économique très contraignant. Ainsi, au vu de ces objectifs et les espoirs que le Daip suscite, une multitude d'interrogations fait surface. En effet, tout d'abord, les jeunes, bien que satisfaits de pouvoir exercer leur métier, s'interrogent tout de même sur l'avenir. «C'est bien de travailler, mais dans une année, je n'aurai peut-être plus de job», soulignera un jeune rencontré au niveau de l'Anem (Agence nationale de l'emploi). Ensuite, les doutes semblent plus accrus au vu des objectifs des entreprises économiques. Car, l'exigence de l'expérience est toujours maintenue quand c'est l'entreprise qui assure la rémunération. Bizarrement, cette dernière est silencieuse dès lors que c'est l'Etat qui assure le poste financièrement et socialement. Enfin, les spécialistes de l'économie mettent un bémol sur l'objectif principal de cette formule. Rompre le traitement social du chômage implique incontestablement la relance de la machine économique, seule à même de créer l'emploi, d'autant plus que c'est l'Etat qui en supporte les charges.