Le phénomène du travail des enfants est toujours d'actualité. L'innocence n'est pas estimée à sa juste valeur. Les droits de l'enfant font l'objet d'une violation à grande échelle. Dans toutes les sociétés du monde, des centaines de millions d'enfants sont exploités. Aucun pays n'échappe à la règle. Les conventions garantissant les droits de l'enfant ne sont guère respectées. L'Algérie n'est pas épargnée. Les enfants sont exploités. Ils travaillent dans les champs de pomme de terre, dressent des baraques à tabac ou vendent des sachets dans un marché hebdomadaire: l'essentiel est qu'ils ramènent une petite bourse. En l'absence de chiffres, le phénomène s'appréhende mal. En dépit de toutes les conventions signées et les enquêtes ayant traité du sujet, l'enfant est surexploité. Le thème a été abordé, hier à Bouira, durant une journée d'information et de sensibilisation sur le travail des enfants, organisée par la direction de l'action sociale (DAS) de Bouira. La rencontre a été axée sur les mécanismes à mettre en place pour éradiquer ce phénomène. Des programmes de prévention appelant à une implication de tous les secteurs afin de contrecarrer une si humiliante activité humaine en perte d'humanisme, ont été présentés. Les intervenants, à savoir la direction du travail, de l'éducation et les autres représentants des autorités locales, ont abordé les dangers et conséquences néfastes de ce phénomène sur la vie et la santé de l'enfant. Pourtant, la loi 11/90 relative aux relations de travail précise, dans son article 15, qu'aucun enfant de moins de 16 ans ne doit travailler, sauf dans le cadre des contrats d'apprentissage, délivrés par le secteur de la formation professionnelle, tout en tenant compte de la nature du travail, et dans la mesure où il ne nuit pas à sa santé. A cela s'ajoutent les conventions internationales auxquelles l'Algérie a adhéré, lesquelles prévoient l'interdiction du travail et l'exploitation des enfants. Cependant, une autre problématique s'impose: le cas des centaines d'enfants qui parcourent les marchés et les rues à la recherche d'une petite somme d'argent. Qui sera le justiciable dans ce cas? Sont-ils exploités ou auto-exploités? En l'absence de l'employeur-exploiteur, qui assumera la responsabilité? Une problématique parmi d'autres qui doit être prise en considération. La condition sociale des familles, déperdition scolaire et l'absence d'une stratégie pouvant assurer la prise en charge effective des enfants de moins de 18 ans, ce sont-là les mille et un facteurs qui font de nos enfants des travailleurs hors la loi. Ils représentent la main-d'oeuvre la plus facile à leurrer en contrepartie de quelques sous...de l'humiliation.