La patience du gouvernement algérien se trouve, de jour en jour, mise à l'épreuve et le maintien du diplomate sous contrôle judiciaire est perçu comme un acharnement inexplicable. L'affaire du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni, accusé d'être impliqué dans l'assassinat de l'avocat Ali-André Mecili, et détenu en France depuis presque six mois, semble être dans une impasse. Depuis l'arrestation du diplomate à l'aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) le 14 août dernier, les appels de l'Algérie pour sa libération semblent ne pas trouver d'écho et l'affaire stagne. Dépassant le stade de la justice, elle est devenue une affaire politique et diplomatique au plus haut niveau au point de froisser les relations entre les deux pays. Un climat de suspicion s'est très vite installé suite à «l'acharnement de la justice française» contre le diplomate, alors que celui-ci a fourni toutes les preuves de son innocence. En plus de la remise des documents attestant de son identité de diplomate, M.Hasseni a accepté de se soumettre à des tests ADN destinés à déterminer son implication dans l'assassinat de M.Mecili. Ces derniers se sont révélés négatifs selon certaines sources. D'autres tests, graphologiques, s'en sont suivis, dont les résultats tardent à se faire connaître. Entre-temps, la patience du gouvernement algérien se trouve de jour en jour mise à l'épreuve et «le maintien du diplomate sous contrôle judiciaire est perçu comme un acharnement inexplicable» cite le quotidien français Le Monde qui est revenu sur cette affaire dans son édition du 4 février. Ce dernier a rappelé les dernières déclarations des responsables algériens concernant cette affaire, notamment celle de Djamel Ould Abbès, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger qui évoquait des «parties occultes» qui cherchaient à déstabiliser les relations entre les deux pays. Ou encore celles de Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Cncppdh) dénonçant «le retour à une justice coloniale où l'on juge au faciès ou sur une homonymie», selon le quotidien français. Ces propos sont d'autant plus justifiés, puisque ce même responsable avait indiqué, le 22 décembre dernier, que «l'affaire allait bientôt connaître son épilogue» et que cet épilogue semble s'éterniser.