Un coup d'oeil aux résultats de la saison permet de saisir l'ampleur de l'évolution. La Premier League, son spectacle incessant, ses buts à la pelle, son Big Four qui écrase tout sur son passage...Lorsqu'on évoque le championnat anglais, ce sont ces mots qui nous viennent à l'esprit. En regardant un match d'outre-Manche, on est certain de voir des buts et un engagement sans limites. Si le combat physique est toujours bien présent en Premier League, le reste a quelque peu flanché cette saison. Comme une continuité de la saison dernière, où Manchester United a tout écrasé grâce surtout à une phénoménale défense. Alors que la saison 2008-2009 a entamé sa deuxième partie depuis quelques semaines, on peut remarquer une nette régression en termes de buts, surtout du côté du Big Four. Fini les confrontations déséquilibrées avec toutes les autres équipes. Cette année, les quatre cadors anglais (Manchester United, Chelsea, Liverpool, Arsenal) éprouvent plus de mal à inscrire un but. Un coup d'oeil aux résultats de la saison permet de saisir l'ampleur de l'évolution. Manchester United et son quatuor offensif de rêve avec Rooney, Tevez, Berbatov et Cristiano Ronaldo se sont contentés d'un but, voire de zéro, à 16 reprises sur 25 journées de championnat! Leurs rivaux se montrent également avares de buts: 15 rencontres avec moins de 2 buts inscrits pour Arsenal, 12 pour Liverpool et 11 pour Chelsea. Pire, lors de la 14e journée, aucun de ces 4 clubs n'avait rentré le moindre ballon au fond des filets. Ce qui avait eu pour conséquence l'installation d'Aston Villa à la 4e place, brisant l'hégémonie du Big Four. Cette pénurie de buts est de plus en plus visible, mais n'altère pas encore la volonté des diffuseurs français de retransmettre les matches de Premier League. Canal+ promet chaque week-end des orgies de but, mais le téléspectateur reste frustré. Le grand derby de Londres entre Gunners et Spurs a ainsi accouché d'un triste 0-0, tandis que Chelsea précipitait le renvoi de Scolari en offrant le même score à Stamford Bridge. Inquiétant. D'autant plus que ces ténors ne rechignent pas à la dépense pour fournir à leur secteur offensif la meilleure paire d'attaquants possible. L'été dernier, Manchester United a ainsi dépensé 37 millions d'euros pour Berbatov, tandis que Liverpool misait 27 millions d'euros pour Robbie Keane, avant de le revendre deux fois moins cher à Tottenham cet hiver. Les stars sont donc belles et bien présentes, mais sont régies par des systèmes de jeu de plus en plus frileux. Mis à part Arsenal, le Big Four présente la plupart du temps une formation avec un unique attaquant axial. Une recette qui s'avère pleine de réussite en Ligue des Champions mais qui a considérablement réduit l'aspect spectaculaire en Premier League. Le championnat anglais garde malgré tout les faveurs des téléspectateurs et des joueurs de foot, toujours plus nombreux à être attirés par la Premier League et son rythme fou. Mais pour les buts, c'est désormais vers l'Espagne et le grand Barcelone qu'il faut se tourner..