Le ministre de l'Energie et des Mines a affirmé qu'à ce rythme, les recettes pétrolières ne dépasseraient pas les 40 milliards de dollars en 2009. Les recettes pétrolières ont atteint 6,7 milliards de dollars au cours des deux premiers mois de 2009, a annoncé hier le ministre de l'Energie et des Mines, soit un manque à gagner de 4 milliards de dollars comparativement à la même période de l'année précédente. Ces revenus, «jugés relativement faibles, sont dus aux conditions défavorables», a indiqué Chakib Khelil au forum d'El Moudjahid en ajoutant qu'il s'attend à des recettes de l'ordre de 30 à 40 milliards de dollars à la fin 2009, avec un tel rythme d'exportation qui fait que les recettes pétrolières vont connaître de fortes baisses. En 2008 les recettes pétrolières avaient atteint les 76 milliards de dollars. Aussi, la santé budgétaire du pays risque de connaître quelques perturbations. Pour faire face à la dégringolade des prix du baril de pétrole, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole compte se réunir le 15 du mois en cours à Vienne pour discuter «d'une nouvelle réduction de la production, afin de stabiliser et de redresser les prix du pétrole», a indiqué Chakib Khelil. Dans un climat économique mondial assez perturbé, avec comme corollaire, une volatilité très importante des prix du pétrole, l'Opep doit procéder à une nouvelle réduction de sa production pétrolière. «Sans les mesures prises par l'Opep lors de la réunion du 17 décembre d'Oran, les prix du pétrole seraient à des niveaux de vingt dollars le baril», a souligné M.Khelil. Au sujet de l'éventuelle réduction, le ministre a déclaré que «selon des opérateurs, la réduction de la production serait de l'ordre de 0,5 à 1,5 mb/j», pour peu qu'un consensus soit dégagé lors de la réunion de Vienne. Pour Chakib Khelil, une remontée des prix de pétrole dépendra des marchés des pays industrialisés et émergents. «L'objectif du la réunion de Vienne est de ramener les prix de référence à 75 dollars le baril, car c'est le prix du coût marginal de développement des nouveaux gisements», a révélé le ministre. D'autant que le ministre prédit une baisse saisonnière de la consommation durant le prochain deuxième trimestre de l'ordre de 1,2 million. Ce qui aurait un impact négatif sur les prix du pétrole. D'où la nécessité d'inciter les pays non membres de l'Opep à réduire leur production, à l'instar de la Russie et de l'Azerbaïdjan. Concernant le déroulement des négociations en vue d'un accord de coopération stratégique dans le domaine de l'énergie entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), le ministre a estimé que cet accord ne peut être imposé aux pays de l'UE individuellement, précisant qu'«il y a un problème de coordination au sein de l'UE sur ce sujet». Le ministre a, par ailleurs, fait savoir que l'Algérie est en négociation avec la Russie et l'Afrique du Sud pour coopérer dans le secteur nucléaire. Sonatrach mène également des négociations avec l'Afrique du Sud pour lui livrer du gaz naturel et du GPL, a-t-il noté. Interrogé sur la participation de l'entreprise Naftal dans l'appel d'offres lancé par le ministère des Travaux publics pour l'exploitation des stations-service du projet de l'autoroute Est-Ouest, M.Khelil a affirmé que cette entreprise va soumissionner, exprimant son souhait de la voir prendre en charge la gestion d'au moins la moitié de ces stations. Sur sa lancée, Chakib Khelil a souligné que durant les premiers mois de l' année, dix-neuf gisements ont été découverts, et que les efforts consentis dans le domaine de la recherche seront poursuivis, en particulier afin de développer d'une manière rationnelle, les systèmes de transport et de canalisation pour satisfaire la demande en produits pétroliers. Sur un autre registre, le ministre a révélé qu'«un montant de 4 003 milliards de dinars de fiscalité pétrolière a été enregistré et versé au Trésor public durant l'année 2008», dont 300 milliards de dinars au titre des taxes sur les profits exceptionnels (TPE) versées par les entreprises étrangères.