Ce qui leur sera demandé, c'est de se qualifier pour les demi-finales. Le grand jour est arrivé pour l'équipe nationale de football des U-17, ceux qu'on continue à qualifier de cadets. Elle effectuera cet après-midi, à 16h30, sur le terrain du stade de Zéralda, son entrée dans la Coupe d'Afrique des nations (CAN) de la catégorie en affrontant son homologue du Cameroun. C'est l'aboutissement d'un long processus depuis que la Confédération africaine de football (CAF) a décidé d'octroyer à notre pays l'organisation de cette compétition. L'Algérie footballistique dans les grands rendez-vous internationaux des jeunes catégories cela relève de la chimère. Disons qu'en dehors de l'équipe juniors (les U-20) de 1979 qui avait pris part, cette année-là, à la phase finale de la Coupe du monde qui s'était déroulée au Japon, jamais le football algérien n'a pu déléguer une équipe de jeunes dans une phase finale d'une compétition internationale. Tout ce que l'on se contentait de faire, c'était d'engager une équipe, dès que se profilait une Coupe du monde ou d'Afrique. A ce moment-là, la FAF se précipitait à désigner un staff technique pour l'équipe en question, lequel staff technique s'affairait, ensuite, à monter une sélection nationale après avoir fait passer des tests de présélections régionales. L'équipe entrait dans la compétition et en était sortie le plus souvent dès la phase des préliminaires. On «dégommait», alors, le staff technique, les joueurs sélectionnés tombaient dans l'oubli et on passait à autre chose....en attendant une prochaine compétition internationale qui obligeait au recrutement d'un nouveau staff technique, qui faisait passer des tests de présélections..., etc. etc, etc. Une insupportable répétition de faits et de gestes qui correspondait à une perte d'argent et de temps au grand détriment du football algérien qui ne parvenait pas à renouveler son élite. La faute à une politique de l'à-peu-près et à une absence presque totale d'une autre politique, celle de la formation et du suivi rigoureux au niveau des clubs. Sur une base pareille, il devenait évident qu'on envoyait l'équipe algérienne au «suicide» lors de la CAN des U-17. C'est pourquoi on a décidé de changer le fusil d'épaule et de voir autre chose. Une autre chose matérialisée par un suivi régulier, durant deux ans, d'une sélection prise en regroupement permanent. C'est cette équipe-là qui sera sur le terrain cet après-midi du stade de Zéralda. Une équipe dont les joueurs sont ensemble depuis deux ans, regroupés dans un système de sport-études au lycée sportif de Draria. Une équipe confiée au même staff technique qui travaille sous la coupe de Athmane Ibrir. Au-delà de la Coupe d'Afrique, il faut retenir que la Fédération algérienne de football ne veut pas s'arrêter à ce simple constat. D'autres équipes de jeunes sont en route selon le même système du regroupement permanent. La FAF essaie, ainsi, de faire le contrepoids aux carences des clubs parmi lesquels seul le Paradou AC a compris la justesse du pari sur les jeunes. Il est possible que cette équipe des U-17 échoue dans cette CAN, il reste que ce que fait la FAF sera forcément couronné de réussite dans les années à venir. De toute manière, il ne sera pas demandé à l'équipe d'Algérie de remporter, coûte que coûte, cette CAN. Son objectif essentiel consistera à se qualifier pour les demi-finales car cela signifierait qu'elle se qualifierait pour la Coupe du monde dont la phase finale aura lieu en octobre au Nigeria. Outre, le Cameroun, l'équipe algérienne aura pour adversaires dans son groupe A, la Guinée et la Gambie. Même s'ils sont tous nouveaux dans cette compétition, il s'agit de trois concurrents redoutables pour les Verts dont l'entrée en matière aujourd'hui contre les Camerounais, nous donnera un aperçu sur leurs capacités ou non à se transcender. Dans ce genre de compétitions, c'est ce qu'il faut sachant que les adversaires risquent d'être plus athlétiques. Un pari que les Algériens veulent rendre accessible. C'est du domaine du possible.