Le président-candidat a également dénoncé le manque et l'insuffisance constatés au niveau de la formation et de l'encadrement. Après les rencontres des notables à Béchar et la famille de la santé à Tlemcen, le candidat Abdelaziz Bouteflika a donné rendez-vous, hier, à la famille sportive. Le président sortant a relevé les maux dont souffre le sport national. «La corruption et le business ont gangréné le sport», a t-il affirmé, à partir de Sétif où il animait une rencontre de proximité avec la famille sportive nationale. M.Bouteflika veut mettre fin au règne des mercantilistes de ce secteur. «Ceux qui veulent gagner de l'argent, qu'ils s'adonnent au commerce. La dignité de l'Algérie n'est pas dans les marchés.» Il soulève le manque de formation et d'encadrement dans ce domaine sensible. «Je ne doute pas que l'encadrement fait défaut à cause des raisons que je viens de citer. Et les différents exploits de nos sportifs sont des réalisations des sportifs eux-mêmes. Cela a été prouvé lors des Jeux olympiques de Pékin», reconnaît M.Bouteflika, lors de ce court discours prononcé à la salle du complexe sportif du 8-Mai 1945. Les performance des sportifs algériens ont «hissé le drapeau algérien sur le devant des scènes internationales» Pour redorer le blason du sport national, M.Bouteflika dira aux jeunes: «Proposez ce que vous désirez et nous répondrons à vos doléances.» Et d'ajouter: «J'ai comme l'impression que les jeunes sont perdus et sont à la recherche» de prise en charge. «Moi je veux que les propositions parviennent de la base.» Dans un autre registre, après les repentis auxquels il endosse la destruction de l'Algérie, Abdelaziz Bouteflika s'en prend aux islamistes. Sans ambiguïté, le candidat à sa succession, met en garde toute tentative d'utilisation de l'Islam à des fins politiques. «La politisation de l'Islam n'est plus de mise», a-t-il déclaré. Sur sa lancée, M.Bouteflika affirme que la politique des islamistes a fait perdre aux Algériens leur identité. «La politisation de l'Islam nous a fait perdre notre identité. Nous ignorons si nous sommes des Amazighs, des Arabes ou des Européens», a-t-il affirmé. Sans le dire ouvertement et publiquement, l'hôte de Aïn El-Fouara laisse entendre qu'il préfère, pour les raisons évoquées, les laïcs aux islamistes. «Il se pourrait que les laïcs soient plus pratiquants que les islamistes.» M.Bouteflika s'explique: «Au pire, les laïcs pratiquent les fondements de l'Islam» sans plus. C'est-à-dire, enchaîne t-il, «ils prient, ils jeûnent, etc». «Mais, avec la politisation de l'Islam on ne sait plus qui sommes-nous. Nous ne sommes ni Amazighs, ni Arabes et pas plus des Européens», a-t-il poursuivi. Développant un discours plus souple, M.Bouteflika annonce qu'il «suffit, certes, d'être avant tout des Algériens. Moi, je n'ai aucun intérêt dans ma politique. Le seul intérêt est celui de l'Algérie». Plus souple encore, le candidat affirme qu'aussi bien les laïcs que les islamistes «ont le droit d'avoir les mêmes droits que moi». Mais qu'ils «montrent leur amour et leur piété à leur patrie». Par la même occasion, le président-candidat s'est dit conscient que la politique de «la Concorde civile et la Réconciliation nationale n'a pas été adoptée par certains extrémistes des deux rangs» cités plus haut. Il se donne l'occasion de défendre sa politique pour le rétablissement de la paix. «La politique de la Concorde civile et la Réconciliation nationale a redonné la confiance et plus d'assurance aux Algériens.» Notons que le candidat a eu droit à un accueil très chaleureux aussi bien dans la wilaya de Sétif que celle de Bordj Bou Arréridj dans laquelle il s'est rendu dans l'après-midi. Des centaines de personnes sont venues apporter leur soutien à leur candidat. Après avoir savouré l'eau de Aïn El-Fouara, le candidat a parcouru des centaines de mètres au milieu de la foule qui scandait «Bouteflika Président». Dans les deux wilayas, le comportement des citoyens était en harmonie avec les divers rythmes des nombreuses troupes folkloriques et les détonations de baroud. Le candidat va poursuivre sa campagne en se rendant aujourd'hui dans les wilayas de Tiaret et de Tissemssilt. Il est attendu demain au Sud, plus précisément à Ouargla et Oued Souf.