«La consommation d'énergie électrique est pratiquement la même, en hiver comme en été», a-t-on appris hier auprès de la responsable de la communication de Sonelgaz, Manal Aït Mikidèche qui a précisé que le volume de consommation d'énergie électrique et de gaz enregistre de plus en plus des «pics d'utilisation similaires durant toute l'année.» Ce pic de consommation se caractérise par le rythme de développement en Algérie. La consommation est en hausse, notamment en hiver où la population sollicite intensément les appareils de chauffage. Cependant, cette période n'est pas exclusive, puisque les pics d'utilisation électrique enregistrés «en été se rapprochent de plus en plus de ceux enregistrés en hiver.» Avec l'électrification progressive du rail, l'arrivée du métro d'Alger, du tramway prévu dans diverses métropoles du Nord ainsi que les récentes réhabilitations de téléphériques à travers tout le pays, la consommation électrique n'a jamais été autant sollicitée. Au vu du rythme intense de ce développement, ne craint-on pas des délestages réguliers? Est-il permis de s'interroger. Devant cette demande, sans cesse croissante, estimée à 7% l'an, Sonelgaz compte mettre en 2009 en service, quelque 2000 mégaWatt de centrales turbines à gaz, rappelle-t-on et la demande de base sera renforcée par les 1200 MW de la centrale de Hadjrat Ennous, qui sera opérationnelle en mai 2009. Justement, pour assurer une livraison adéquate et régulière d'électricité, «l'Algérie s'apprête à produire 30% de celle-ci à partir des énergies renouvelables d'ici à 2050», en plus de celle produite par des turbines à gaz. C'est ce que nous apprend, le président-directeur général de New Energy Algeria (Neal), Badis Derradji, qui s'exprimait lors d'un débat sur le marché des énergies renouvelables, organisé lundi à Alger par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care). Ce programme de développement des énergies renouvelables prévoit «la production de 23.000 mégawat d'électricité à base d'énergie solaire dont 17.000 MW sont destinés au marché local et 6000 pour l'exportation.» Selon lui, l'Algérie peut devenir un exportateur de cette énergie propre, mais coûteuse, grâce à la disponibilité de la ressource solaire et la proximité du marché européen. Aussi, pour pouvoir exporter, l'Algérie doit-elle multiplier les centrales solaires dans le Sud et créer des réseaux de transport et des interconnexions sous-marines avec l'Europe avec qui l'Algérie doit négocier l'accès de son énergie à ces marchés, a résumé Derradji. Sonelgaz va également injecter près de 20 milliards de dollars d'ici à 2017, dont 7,5 mds pour la réalisation de centrales thermiques au gaz et pas moins de 12,5 mds pour le transport et la distribution de l'électricité. Par ailleurs, afin d'améliorer «la stabilité et la puissance du réseau, fragilisé par les appareils de climatisation», et éviter des délestages intempestifs, Sonelgaz compte «investir quelque 210 mds/DA, dont 125 en production et transport de l'électricité en 2009». En matière de programmes publics d'électrification et de distribution de gaz naturel, Sonelgaz compte débourser 37,5 mds/DA pour la réalisation de près de 30.000 km de lignes électriques et 5400 km de canalisations de gaz. L'Algérie a choisi le «solaire thermique», plutôt que «l'énergie solaire photovoltaïque», car la première technologie permet de produire de l'électricité à échelle industrielle et son stockage permet de produire de l'électricité même la nuit.