S'exprimant devant la population de Médéa sur les fléaux qui gangrènent la société, le Président a déclaré en toute franchise: «Je ne suis pas faiseur de miracles.» «La drogue, la corruption et le marché noir financent le terrorisme», a déclaré le candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, à partir de la wilaya de Médéa. Dans une rencontre de proximité qu'il a animée avec les notables de la région, il a mis l'accent sur les fléaux qui gangrènent la société algérienne, à savoir la drogue, la corruption et le marché noir. Ces trois fléaux, selon lui, «financent la nouvelle religion importée de l'étranger». Adoptant un langage franc et direct, le candidat à la présidentielle a lancé un appel solennel à lutter contre ces phénomènes. «J'ai besoin de votre aide tous, femmes et hommes pour lutter contre ces phénomènes», a-t-il martelé en s'adressant à l'assistance. Et d'ajouter sur un ton sincère: «Je ne suis pas un faiseur de miracles.» Ainsi, le candidat met les choses au clair en précisant que le combat à mener interpelle tous les acteurs de la société. En identifiant les maux qui empoisonnent le quotidien des citoyens, M.Bouteflika a voulu placer les citoyens algériens devant les réalités de l'heure. «Vous devez retrousser les manches et m'aider à panser les plaies, à construire le pays et à éradiquer les fléaux», a-t-il encore réitéré. Dans son discours, l'hôte de Médéa a en préambule abordé la bureaucratie qu'il qualifie de problème épineux. «Nous avons entamé la réforme de la justice et nous poursuivons ce processus à travers le renforcement des auxiliaires de la justice, rappelle-t-il, et vous devez m'aider pour lutter contre ce problème de l'administration.» Enchaînant avec la corruption, le candidat refuse de se contenter des plaintes et des témoignages. Catégorique et ferme, M.Bouteflika promet: «Je ne réagirai que sur preuves à l'appui». Toujours dans ce sens, le candidat plaide pour plus de rigueur. Pour lui, il faut se départir de cet esprit de dénonciation et des rumeurs et apporter des preuves concrètes sur les dépassements. S'agissant du phénomène du terrorisme qui a frappé de plein fouet la région, le candidat a exprimé une fois de plus son engagement à aller de l'avant dans le processus de Réconciliation nationale pour rétablir la paix. «Nous avons bénéficié beaucoup de la Réconciliation nationale, hélas, nous ne pouvons pas récupérer les victimes, mais nous pouvons construire une nouvelle Algérie où personne ne sera marginalisé et ce, quelle que soit sa situation», a-t-il expliqué en signalant qu'il y a beaucoup de dossiers pendants qu'il faut régler. «Nous le développons (processus de Réconciliation nationale Ndlr) en vertu de la Constitution et de la loi», a-t-il ajouté en conclusion. Revenant sur le motif de son déplacement, M.Bouteflika a affirmé: «Je ne suis pas venu vendre un programme. Le programme est derrière moi depuis 10 ans.» Il a invité l'assistance à faire son choix en toute liberté. «Si le programme vous plaît, votez pour moi et si vous n'êtes pas convaincus choisissez celui qui vous convient», a-t-il dit clairement. En guise de réponse, l'assistance s'est levée pour lui exprimer son adhésion. «Bouteflika président!», «Oui pour le troisième mandat!», «Nous sommes avec vous!», acclamaient les notables. Avant cette rencontre de proximité, le candidat a eu droit à un accueil chaleureux. Des jeunes, des vieux et des femmes sont venus nombreux exprimer leur soutien au candidat. Après Médéa, M.Bouteflika a regagné, dans l'après-midi, Alger où il a assisté à la salle El Mougar à la projection en avant-première du film, London River, réalisé par Rachid Bouchareb.