Photo : Riad De notre envoyé spécial à Médéa Ali Boukhlef Abdelaziz Bouteflika clame qu'il n'a rien de nouveau à présenter, mais demande l'aide des Algériens pour le parachèvement de l'œuvre entamée il y a dix ans, en 1999, lorsqu'il avait accédé au pouvoir pour la première fois. Le candidat indépendant a rappelé ces affirmations, hier encore, lors d'un déplacement à Médéa. Dans un discours de dix minutes, prononcé sous un chapiteau installé dans la cour d'un lycée du centre-ville, et après un bain de foule impressionnant, l'actuel président de la République a vite fait de marquer son territoire. «Je ne suis pas venu vendre un programme. Mon programme, vous le connaissez depuis dix ans», a-t-il martelé, sous les acclamations d'un public composé essentiellement d'invités choisis parmi les personnalités locales. L'orateur n'a pas ressenti le besoin de rappeler son plan d'action. Mais il a insisté, tout comme dans plusieurs de ses précédentes sorties, sur des points qu'il pense sensibles. A commencer par la réconciliation nationale qu'il promet de poursuivre. Là, l'orateur ne peut pas oublier «les souffrances de la wilaya» durant la décennie noire. Une autre occasion pour lui de rappeler que l'Etat ne fléchira pas. «L'islam algérien n'est pas importé», a-t-il fait remarquer avant de souligner que «l'argent du marché noir, de la drogue et de la corruption finance le terrorisme». Ce sont justement ces trois fléaux qui semblent, aujourd'hui, déranger Bouteflika. S'il reconnaît que ces problèmes existent toujours, il demande l'aide des Algériens. «Il ne suffit pas de dénoncer la corruption pour faire semblant de la combattre. Il faut des preuves, et pour cela, il faut le concours de tous», a-t-il dit. «C'est la même chose pour la bureaucratie. Je ne suis pas un faiseur de miracles. Je ne peux pas tout faire sans votre soutien», a-t-il poursuivi.Sur le volet développement, le président sortant a rappelé les réalisations effectuées dans la wilaya, mais aussi au niveau national. Il a fait remarquer que le plan quinquennal a permis «le retour du monde rural». C'est pour cela qu'il promet de poursuivre la même politique dans le domaine. Mais avec de nouvelles promesses. «Je sais qu'il y a beaucoup de communes qui ont toujours soif. Nous allons essayer de faire plus d'efforts», a-t-il promis, tout en précisant que «le gaz va pénétrer dans tous les foyers».Abdelaziz Bouteflika est aussi revenu sur le secteur de la santé. «Nous allons doubler les effectifs dans les cinq ans à venir. Je veux qu'on arrive au niveau des pays développés dans ce domaine.» A signaler qu'avant de prononcer son discours, Abdelaziz Bouteflika s'est offert un bain de foule, l'un des plus importants de cette campagne. Sauf que, tout au long du parcours présidentiel, les carrés des admirateurs et des troupes folkloriques sont différents. On trouve des partisans du candidat, mais aussi ceux qui ont été mobilisés pour accueillir «le président de la République». Durant l'après-midi, Abdelaziz Bouteflika a assisté, à la salle El Mouggar d'Alger, à l'avant-première du film London River de Rachid Bouchareb. La projection a été suivie d'une soirée artistique.