Les acteurs politiques, fatigués sans doute par une campagne antivote, se sont distingués par leur absence. Les étudiantes et les étudiants se sont manifestés à travers diverses activités organisées aussi bien au niveau du campus d'Aboudaou qu'à Targa Ouzemmour et des résidences universitaires pour célébrer le Printemps amazigh. Des associations, le club scientifique ainsi que des comités estudiantins ont animé les espaces au niveau de l'université. Conférences, expositions et galas artistiques ont meublé le programme de ce rendez-vous symbolique. A Akbou l'association l'Etoile culturelle de la ville a brillé à l'occasion de ce 20 avril par un riche programme d'activités. L'AEC n'est pas restée en marge de l'événement à travers des «journées culturelles» organisées en collaboration avec l'APC et le ministère de la Jeunesse et des Sports. Des récitals poétiques animés par le cercle des poètes Agraw Imdyazen de l'association, un gala musical, une représentation théâtrale sur le phénomène de l'émigration clandestine «harga» ont été présentés par la troupe Afak de Boumerdès. A noter aussi une conférence-débat sur les événements d'avril 80, animée par A. Aboutte, un des détenus du Printemps berbère «20 avril 80». El Kseur, Amizour, Ilmatène ont aussi connu des activités toutes liées à ce double anniversaire. A Akfadou, l'association du village Imadghassen s'est démenée pour marquer ce jour comme cela n'a jamais été fait dans la région. Tournoi de football, pièces de théâtre, expositions et conférences ont été au programme de cette dynamique association sortant un peu la région de sa léthargie. La traditionnelle marche pacifique n'a pas été retenue. La rue n'a pas vibré. L'attachement de la région à son identité et la prise en charge de la langue amazighe se sont illustrés de manière folklorique. Dans le programme de célébration il a été retenu aussi la projection de films d'expression kabyle, des documentaires ainsi que la présentation de pièces théâtrales et des récitals poétiques. Les droits de l'homme en Algérie sont au menu du programme de l'association RAJ (Rassemblement, action, jeunesse) qui compte présenter une exposition sur les droits de l'Homme au Technicum de Seddouk. Des tables rondes et des journées dédiées à la promotion de la culture berbère s'y sont également tenues Des témoignages ont été apportés par des acteurs et militants du Printemps berbère 1980. L'association culturelle «Asalu» a animé les espaces de la résidence universitaire de Berchiche (El Kseur). Un tournoi de jeux d'échecs et de ping-pong a été programmé du 18 au 22 du mois en cours. Une exposition d'articles de presse relatant les douloureux événements du Printemps noir 2001 a orné le hall du centre culturel de la ville. La maison de jeunes d'Ouzellaguène a préparé avec l'appui de l'APC un programme dans lequel figurent une pièce théâtrale sur le phénomène de l'immigration clandestine intitulée «Ulac el harga», pas d‘immigration clandestine, des projections de films d'expression amazighe, des tournois ainsi qu'une soirée de gala avec des chanteurs de la région. Le bureau régional du RCD s'est contenté d'un communiqué de presse diffusé sur son site Internet estimant que «le 20 avril est resté comme une date privilégiée dans l'histoire des luttes démocratiques menées en Algérie depuis l'Indépendance» et qu'«il est important autant par son contenu que par la façon dont a été mené le combat». Le RCD de Béjaïa soutient qu'«avril 80 est retenu par l'Histoire comme l'acte de naissance d'une nouvelle culture politique et d'une démarche de rupture avec la pensée unique». Ainsi, le bureau régional du RCD appelle à l'occasion à «la solidarité et la lucidité pour que cette date soit un moment privilégié pour l'union de tous ceux qui se battent, souffrent et veulent restituer la nation algérienne au seul arbitre digne de déléguer un pouvoir: le citoyen». «Travailler à l'union des forces démocratiques est le meilleur hommage à rendre à Novembre, à la Soummam et à Avril 80», conclut-il.