Les travailleurs de la SPA MAC-Soum ont décidé de reconduire leur mot d'ordre de grève entamée depuis le 1er avril. Ceux de la Briqueterie privée d'Amizour sont en grève illimitée depuis une semaine pour dénoncer les engagements non tenus de l'employeur. Deux mouvements de grève qui illustrent l'état de colère dans ces unités. Une fronde qui reste motivée par des considérations salariales. Elle intervient après la mobilisation des travailleurs d'autres unités à l'image de l'unité de grue de Béjaïa. Lorsque ce n'est pas «la liquidation des unités» qui menace, l'augmentation des salaires et l'amélioration des conditions de travail prennent le relais pour attiser la colère des ouvriers et justifie les mécontentements qui s'étalent dans le temps. A Akbou, plus de 90% des travailleurs de MAC-Soum ont opté pour la reconduction de la grève en présence d'un huissier de justice, estimant que les réponses apportées à leurs revendications socioprofessionnelles sont insuffisantes. La réunion du 19 avril qui a regroupé le directeur général de Leather Industry, le président-directeur général, le secrétaire de la section syndicale de MAC-Soum et le secrétaire général de la fédération n'a pas été concluante. Le doute s'est installé chez les travailleurs frondeurs quant à l'engagement de la fédération à entamer des négociations avec la société de gestion des participations sur les points soulevés entre autres, la révision du régime indemnitaire, de la grille des salaires et de la convention de branche. Les travailleurs craignent d'être trompés, eux qui revendiquent une revalorisation immédiate des salaires, l'allégement des conditions de départ à la retraite des travailleurs ayant cumulé plus de 30 ans de service au sein de l'entreprise et le départ du premier responsable (P-DG) et son remplacement par un cadre jeune. A Amizour, les travailleurs de la briqueterie privée sont également en grève. Aucun des points énumérés dans leur plate-forme de revendication, déposée auprès de l'employeurs le 26 janvier dernier, n'a été satisfait. Les travailleurs revendiquent la révision à la hausse de leurs salaires et le paiement d'un passif salarial du temps où ils étaient mis au chômage technique pendant plusieurs mois à la suite d'une panne du four de l'unité. Le renforcement des conditions d'hygiène et de sécurité, la revalorisation de certaines primes, sont d'autres points formulés par les grévistes. Les discussions engagées avec le patron de l'entreprise n'ont pas été concluantes pour le moment. Ces deux mouvements de grève traînent dans le temps. Les tentatives de dénouement butent sur l'intransigeance des uns et des autres. Le statu quo est de mise dans ces unités aux lendemains incertains.