La région de Blida, connue pour sa verdure, vit en ce mois de mai les moments forts du printemps. Le choix des touristes, notamment durant les week-ends, porte sur les endroits les plus féeriques pour goûter au bonheur de la nature, qui cette saison, est exceptionnelle. En premier lieu, ce sont les oueds et les sources, situés au milieu de sites enchanteurs qui attirent le plus. Il y a l'embarras du choix car les cours d'eau coulent à flots. Plusieurs destinations s'offrent au grand public à moins d'une demi-heure de route, ce qui vous ramène du brouhaha de la ville aux paysages sains et propres. En premier lieu, vient l'oued Chiffa avec ses gorges, ses forêts et ses hautes montagnes. Il devient difficile de se frayer un chemin pour y accéder vu le nombre de visiteurs qui arrivent de Blida, mais également de toutes les régions environnantes, pour passer un après-midi paisible en famille. Les touristes admirent les eaux douces et abondantes de l'oued, les cascades fraîches qui descendent des hauteurs. Les enfants, les femmes et mêmes les hommes trouvent du plaisir à chatouiller les singes Magot qui aiment venir à leur rencontre en quête de nourriture, mais aussi de chaleur humaine. La prise de photo souvent en famille ou de film en caméra vidéo est également un moment agréable pour nombre de visiteurs d'immortaliser cet instant. Pour réguler ce beau monde et assurer la sécurité des lieux, les services de la gendarmerie, tant du côté de Blida que de Médéa, déploient, durant les deux jours du week-end, un effort louable. Toutefois, les abus et comportements de certains visiteurs sont fréquents, notamment en laissant leurs détritus sur place après leur départ. Sur le plan accueil, il faut dire que le côté de la wilaya de Médéa est le mieux doté et aménagé. Du côté de Blida, l'accueil grand public demeure délaissé. Un projet dans ce sens est prévu, indique-t-on. Dans le futur, on pense de plus en plus à un aménagement grandiose pour construire un pont gigantesque pour traverser l'oued et les gorges et résoudre définitivement l'engorgement actuel de plus en plus empoisonnant. La deuxième est l'oued El Harrach qui prend sa source dans les profondeurs des monts de I'Atlas. Il faut dire d'emblée que la source de cet oued et ses méandres au milieu d'une nature enchanteresse, en traversant la vallée de Hammam Melouane, n'a rien à voir avec son embouchure et ses odeurs pas agréables à sentir. On ne vient pas uniquement pour prendre un bain dans ce hammam légendaire connue pour les vertus thérapeutiques de son eau. Les gens viennent aussi pour se perdre dans I'arrière pays à la nature sauvage. Il faut s'armer de beaucoup de patience pour pouvoir remonter jusqu'à Magtaâ Lazreg à cinq kilomètres plus loin de Hammam Melouane. Sur plus de cinq kilomètres, il y a de la place pour tous sur les abords de l'oued pour mettre les pieds dans les eaux très abondantes et propres en admirant la nature environnante et le relief merveilleux. Les plus hardis n'hésitent pas à plonger en profitant de la chaleur précoce. En dépit de mises en garde, là aussi les automobilistes indélicats perturbent la sérénité des lieux en lavant leurs véhicules, tout près de l'oued, polluant aussi les eaux propres. Aussi bien à Chiffa qu'a Hammam Melouane, l'exiguïté des routes demeure un obstacle devant cette avancée majeure d'un tourisme de masse, l'entrée de Hammam Melouane qui date de l'époque coloniale, n'autorise qu'un seul véhicule, ce qui crée des embouteillages monstres en vous gâchant le plaisir d'une belle journée. Il est à noter la construction sur l'emplacement de l'ancien site, d'un hôtel moderne avec des capacités répondant aux normes touristiques. Mais on n'a pas tout dit. il reste oued Djamaâ à l'est et ses autres merveilles et Hammam Righa et ses environs à l'ouest qui, avec l'ouverture du tronçon d'autoroute, sont de plus en plus fréquentés. Pour les gens de la capitale surtout, toutes ces destinations sont à moins d'une heure d'Alger et leur offrent une aubaine pour rompre au moins, une fois l'an, la monotonie quotidienne. Il faut y penser dès maintenant, avant que les oueds ne soient à sec et que les fleurs du printemps ne se fanent.