Il y a la montagne, la forêt, les gorges, les ruisseaux, les fontaines, la mer et les vestiges historiques. Durant la saison estivale, la ville de Blida est connue pour ses chaleurs étouffantes accompagnées d'une forte humidité qui rend la vie difficile à supporter, ce qui pousse les habitants à chercher l'évasion. Heureusement que celle-ci présente un plateau de premier choix pour tous les désirs à la portée de toutes les bourses, tant convoité ailleurs. Il y a la montagne, la forêt, les gorges, les ruisseaux, les fontaines, la mer et les vestiges historiques, tout cela dans un rayon de moins de vingt kilomètres. Il ne reste plus qu'à s'organiser pour pouvoir profiter de ces richesses touristiques de qualité pour ceux qui ne peuvent pas se payer un séjour à l'étranger ou dans un lointain rivage de l'est ou de l'ouest du pays. Parmi ces coins tant ciblés, il y a les gorges de la Chiffa qui attirent irrésistiblement des touristes de plus en plus nombreux, non seulement de Blida, mais de la capitale et d'ailleurs vu que les moyens de communication, dont l'autoroute Est-Ouest ont ouvert des perspectives heureuses. «Moi, je me suis arrangé pour sortir en famille chaque week-end dans un endroit de façon à visiter le plus grand nombre de sites durant la saison estivale. Une fois, c'est Chréa avec sa fraîcheur et sa verdure. Une fois, c'est la Chiffa, ses ruisseaux, ses paysages féeriques et ses singes. Une fois c'est la mer toute proche», indique ce père de famille rencontré dans les gorges de la Chiffa. Il nous confie tout content: «Vous voyez, Blida, avec l'autoroute, est à seulement dix minutes d'ici. C'est-à-dire que vous pouvez sortir de la fournaise de la ville pour entrer dans cet Eden terrestre en un clin d'oeil. Pourquoi voulez-vous que je me prive, moi, ma femme et mes enfants de cette aubaine à moindres frais». Comme lui, il y a des centaines qui arrivent en véhicules pour inonder à longueur de journée les magnifiques gorges de la Chiffa en marquant des arrêts tout au long du trajet sur plusieurs kilomètres. C'est la présence des singes perchés sur les rochers et près des chutes d'eau et ruissellements qui attirent le plus. C'est l'attraction préférée des femmes et des enfants qui tentent d'établir une vraie communication avec ces animaux rares. Ils les appâtent par le jet de pain et de gâteaux. En contrepartie, les singes leur répondent par des grimaces et des gestes comme pour leur montrer leur gratitude. Nombreux sont ceux aussi qui descendent jusque dans le lit de l'oued Chiffa à la recherche d'un lieu très près des cascades fraîches et pures provenant des hauteurs des monts boisés de Bouarfa et de Tamesguida qui culminent à plus de 1600 mètres juste au-dessus de la tête en vous donnant un sentiment de frayeur et d'émerveillement à la fois. Il n'y a pas que la nature qui attire. Les petits commerces, les restaurants et les cafés s'installent de plus en plus sur les bords de la route en ayant des vues pittoresques. L'accueil est chaleureux et la propreté de rigueur. Tout pour rendre le séjour agréable. Les familles y viennent soit, goûter aux méchouis et autres plats succulents, soit se rafraîchir autour d'une table au milieu de ce décor enchanteur et surtout en étant bercées par un courant d'air doux propre à ce couloir. La fameuse station «Ruisseau des singes», l'une des premières à s'ouvrir dans cet endroit autrefois déserté, à cause du terrorisme, a opéré une véritable mue pour accueillir sa nombreuse clientèle. La nouveauté est qu'elle a ouvert une salle de fêtes dans ce cadre exceptionnel qui se désemplit pas, ajoutant de la joie et de l'animation. Elle dispose d'une piscine alimentée par les eaux abondantes qui descendent de la montagne au milieu d'un feuillage intense, ainsi que d'un petit zoo renfermant des espèces locales. Le retour de la paix et la présence de la sécurité ont éliminé et éloigné le spectre de la peur qui, désormais, n'est qu'un lointain mauvais souvenir pour laisser place à la sérénité et la tranquillité. Aussi, la détente et le séjour sont prolongés jusqu'à une heure assez tardive pour profiter davantage de la fraîcheur dès la tombée de la nuit. Ce qui a attiré notre attention, c'est la présence de touristes étrangers dont cette famille émiratie qui s'est mêlée aux Algériens. Venant à bord d'un véhicule 4x4, elle a élu place dans une aire près de la citadelle pour veiller elle aussi. Lorsque le crépuscule arriva, un enfant lance l'appel de muezzin. Ensuite la famille organise la prière du maghreb en toute quiétude et entame ses discussions intimes en pleine nature. Le père de famille recevant un appel téléphonique répond en élevant un peu la voix. Sans doute qu'il conversait avec les siens laissés là-bas au Golfe pour leur dire sa joie de se trouver dans les gorges de la Chiffa. Une joie, somme toute, partagée par les Algériens qui rêvent aussi de visiter Dubaï et ses nouvelles métamorphoses. C'est dire que, eux, là-bas, nous admirent aussi.