Il s'agit d'une référence claire au mouvement chiite Hezbollah, classé comme organisation terroriste par Washington, bien placé pour remporter le scrutin législatif. Le Hezbollah estime la venue de M.Biden comme une ingérence. Le vice-président américain Joe Biden est arrivé hier à Beyrouth, où il effectue une visite éclair, la première d'un responsable américain de ce niveau depuis 1983, à deux semaines de législatives cruciales que pourrait remporter le Hezbollah, bête noire de Washington. Il a été accueilli par le président Michel Sleimane auquel Joé Biden a réitéré «le soutien des Etats-Unis à un Liban indépendant et souverain» avant de rencontrer le Premier ministre Fouad Siniora et le président du Parlement Nabih Berri. Juste avant son arrivée à Beyrouth, placé sous haute surveillance, le Hezbollah a dénoncé sa visite, inédite pour un vice-président depuis le passage de George Bush père à Beyrouth en 1983, au lendemain de l'attaque contre des casernes des Marines américains qui avait fait 214 morts, et pour lequel le mouvement chiite est pointé du doigt par Washington. «Il semble que la visite s'inscrive dans le cadre de la supervision américaine de la campagne électorale d'une partie libanaise qui se sent menacée politiquement au vu des changements régionaux et des résultats prévus des législatives», a déclaré le député du Hezbollah Hassan Fadlallah, en référence à la majorité antisyrienne soutenue par Washington. «Nous demandons à tous les Libanais, toutes tendances confondues, d'empêcher une telle ingérence qui représente une violation flagrante de la souveraineté libanaise», a-t-il affirmé. «Cette visite intervient alors que l'administration américaine tente d'imposer ses vues au futur gouvernement (qui sera issu des élections), et de dicter des lignes rouges qui limitent son programme» a ajouté le député. Le numéro deux américain est au Liban moins de deux semaines avant des législatives cruciales, le 7 juin, qui pourraient voir la victoire de la minorité parlementaire actuelle menée par le parti chiite et soutenue par la Syrie et l'Iran, face à la majorité. Le vice-président américain a ainsi affirmé hier à Beyrouth que son pays «déterminera» son programme d'aide au Liban «en fonction de la politique du gouvernement» issu des législatives du 7 juin prochain, que pourrait remporter le Hezbollah. «Les Etats-Unis détermineront leur programme d'aide en fonction des politiques du gouvernement», a affirmé M.Biden, lors d'une conférence de presse commune avec le président libanais, Michel Sleimane. Il s'agit d'une référence claire au mouvement chiite Hezbollah, classé comme organisation terroriste par Washington, qui mène la minorité parlementaire et pourrait gagner les législatives face à la majorité antisyrienne soutenue par les Etats-Unis. «Je ne viens soutenir aucune partie» politique, a-t-il souligné. Le Hezbollah, qui comme le Hamas palestinien prône la lutte contre Israël, est considéré comme une organisation terroriste par Washington. Il est la seule formation libanaise à ne pas avoir déposé les armes après la fin de la guerre civile (1975-1990). Washington exige que le Hamas et le Hezbollah reconnaissent Israël et renoncent à la violence avant de consentir à leur parler. M.Biden doit rencontrer aussi le ministre de la Défense Elias Murr avec lequel il annoncera une assistance militaire à l'armée libanaise, avait indiqué jeudi la vice-présidence américaine sans en dire plus sur cette aide. Les Etats-Unis ont fourni une aide militaire de l'ordre de 410 millions de dollars à l'armée libanaise depuis 2006, qui comprend des avions, des chars, des armes légères, des véhicules et de l'entraînement. En décembre 2008, le sous-secrétaire américain pour le Proche-Orient David Hale avait annoncé à Beyrouth que les Etats-Unis fourniraient des tanks de type M-60 au Liban au printemps 2009.