Pas moins de 8 kalachnikovs et 7 pistolets automatiques ont été emportés par les terroristes lors de cette sanglante attaque. C'était en fin d'après-midi d'avant-hier qu'une puissante explosion a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde du lieu-dit Thaouint Thassemat, sis sur le CW 151 reliant Timezrit aux Issers. La réputation de «coupe-gorge» colle encore à ce lieu, des années après la fin de la tragédie nationale. Le drame est survenu au deuxième jour du déroulement des examens du BEM. La déflagration a eu lieu au passage des véhicules de la Bmpj des Issers de retour de Timezrit, à la fin de leur mission de surveillance de centres d'examen à Timezrit. La bombe, enfouie en bordure de la route et qui a été actionnée à distance par les terroristes embusqués dans les parages, a coûté la vie à 8 éléments de la Bmpj dont 4 officiers, un chauffeur communal et deux enseignants du collège de la localité de Timezrit, située à 35 km au sud-est de Boumerdès. De plus, trois autres policiers ont été blessés. Ces derniers ont été évacués vers l'hôpital de Bordj Menaïel. L'impact laissé sur les lieux démontre la puissance de l'engin utilisé par les terroristes. Un trou large de près de trois mètres de profondeur et autant sur la largeur, tout un quartier d'asphalte détaché du corps de la chaussée, un véhicule de la police carbonisé et un autre sérieusement endommagé et des traces encore fraîches de sang ainsi que des feuilles d'examen éparpillées, dénotent à eux seuls l'horreur de cet attentat. Selon quelques témoins oculaires, «juste après l'explosion, des tirs nourris pleuvront sur la patrouille de la police». Toutefois, non satisfaits de la mort certaine des 8 policiers, les sanguinaires sans foi ni loi les ont achevés à l'arme blanche avant de brûler leurs cadavres déchiquetés pour la plupart. Néanmoins, l'intervention des patriotes de la région a fait fuir les assaillants et a permis même d'éliminer un terroriste activant sous la coupe du groupe de Timezrit. Selon une source très au fait de la lutte antiterroriste, l'auteur de cet attentat est le groupe de Timezrit dirigé par le sinistre Omar Masrour, originaire de Dellys. Ce dernier est nouvellement promu à ce poste par Droukdel en remplacement de Akrouf El Bey promu à son tour au rang d'émir de la redoutable katibet El Ansar comptant plus de 70 terroristes. Si au premier jour de l'examen, les victimes ont contourné le lieu de l'attentat sur près de 30 km via la localité de Tizi Gheniff, par contre au second jour ils ont emprunté ce chemin réputé dangereux aussi bien pour les patrouilles des services de sécurité, les convois militaires que les civils. Pour rappel, au même endroit, un attentat a été perpetré contre la même patrouille au lendemain de l'élection présidentielle du 9 avril dernier où le bilan était d'un chauffeur de mini-bus mort sur le coup et un autre policier blessé. Par ailleurs, le relâchement de la vigilance a quelque chose à voir dans cet attentat puisque deux semaines après le jour de l'élection le dispositif sécuritaire mis en place, à savoir un barrage fixe et deux autres positions militaires installées au niveau de cette zone réputée «grise» ont été levés. La scène sécuritaire a enregistré ces dernières semaines un regain de violence terroriste. Un autre attentat a été commis à Batna la semaine dernière, coûtant la vie à cinq militaires.