Des témoins, des spécialistes et des chercheurs de 22 nationalités différentes, se sont réunis hier, à l'hôtel El-Aurassi (Alger) dans le cadre du séminaire international des écrits étrangers sur la guerre d'Algérie, organisé par le ministère des Moudjahidine. Ce séminaire qui se prolongera jusqu'au 4 juillet, veille du 40e anniversaire de l'Indépendance, est, selon le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, le début d'une série d'activités qui ne prendra fin qu'en 2003. Ainsi plus de 2000 cassettes vidéo de témoignages, les archives de Radio Tunis totalement récupérées, et des documents précieux tel l'ouvrage intitulé: Ce qui était écrit sur la guerre d'Algérie dans la presse mondiale, seront mis à la disposition des historiens et du public curieux. Il est clair que l'utilité d'un tel séminaire, dont l'organisation a quelque peu fait défaut, réside dans la vision dénuée de tout parti pris qu'ont les autres, sur cet épisode de notre histoire qui recèle encore beaucoup de zones d'ombre. Charles-Henri Favrod, président d'honneur de la fondation pour le patrimoine culturel algérien, un Suisse témoin des événements de 1945 et de la guerre de 1954, déclare dans ce sens: «Il y a comme dans toute guerre des affrontements, des rivalités et des conceptions différentes, qui sont difficiles à comprendre par les nouvelles générations. Je trouve qu'il est important d'avoir une mémoire historique où l'on n'escamote rien.» Pour lui, la prise du pouvoir par l'armée des frontières est loin d'être un coup d'Etat. Une autre conception, une autre vision des choses que celle répandue jusque-là. En définitive, ce séminaire aidera-t-il l'Algérie à récupérer ses archives? C'est l'appréhension même de Louisa Ighil-ahriz.