Les Etats-Unis «espèrent» ouvrir une nouvelle page avec le monde musulman qui sera basée sur la confiance mutuelle. Dans un discours qualifié «d'historique», le président américain, Barack Obama, a dressé un nouveau carré pour les relations de son pays et le monde musulman. Le président de la première puissance mondiale a exprimé sa volonté de tracer un nouveau chemin pour l'avenir des relations avec les musulmans. Pour ce faire, M.Obama a touché, lors de ce discours prononcé jeudi à l'université du Caire, en Egypte, aux sujets sensibles qui constituent généralement le point de désaccord entre l'Occident et le monde musulman. La question palestinienne figure en tête de ces sujets sensibles. Sur cette question, l'orateur a apporté du nouveau. Il a, ainsi, plaidé pour la création de deux Etats, l'un palestinien et l'autre israélien, qui puissent vivre en paix. L'apport nouveau qui ressort de ce speech du Caire est le fait que M.Obama a appelé la partie israélienne à en finir avec la colonisation de la Palestine. «Il est temps que cette colonisation cesse», a-t-il dit. Et de qualifier d'intolérable la situation que connaît le peuple palestinien qui vit une humiliation dans les camps des réfugiés. Sur cette question, il promet que son pays ne tournera pas le dos au peuple palestinien. Sur le mouvement Hamas, c'est la première fois qu'un président occidental parle d'un mouvement de résistance et non d'un mouvement terroriste. La situation en Irak reste tout de même entre les deux parties une question qui «fâche». Le successeur de George W.Bush a réitéré sa volonté de «laisser l'Irak aux Irakiens». Il a réaffirmé que les troupes américaines commenceront leur retrait dès le mois prochain et que le retrait complet aura lieu en 2012. C'est que le président américain s'est déplacé en Egypte pour recadrer les relations avec le monde musulman sur un nouveau chemin, fondé sur le respect mutuel. Il a exprimé, ainsi, sa volonté et sa conviction «que les Etats-Unis et le Monde musulman partagent des principes communs de justice, de tolérance et de dignité». Après avoir rappelé que la religion musulmane fait partie de l'histoire américaine et que les musulmans américains ont «toujours enrichi les Etats-Unis en participant à son développement dans divers domaines», M.Obama s'est montré favorable à l'ouverture d'une nouvelle page caractérisée par la tolérance et la paix. «Nous devons ignorer les éléments de tension et plutôt leur faire face fortement. Nous devons entreprendre des efforts soutenus pour s'écouter les uns les autres (...) et trouver des points de convergence», a-t-il dit. Abordant la question liée au nucléaire civil, le président Obama a expliqué que les pays ayant signé le Traité de non-prolifération nucléaire, ne peuvent être exclus d'accès à cette énergie. Enchaînant sur le même dossier, il a affirmé que son pays réitère sa volonté de «dialogue et de discussion» avec les dirigeants iraniens pour pouvoir «aller de l'avant». Et d'annoncer qu'aucun pays «ne devrait choisir seul ceux qui doivent posséder l'arme nucléaire ou non». Ces nouvelles lignes tracées par Obama sur le devenir des relations américano-musulmanes, ont eu des échos favorables dans le monde musulman. La Ligue arabe a qualifié le discours «d'équilibré, véhiculant une vision claire et une approche nouvelle». De son côté, l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture a salué le courage d'Obama qui «a ouvert les portes de l'espoir d'une nouvelle vision des relations entre l'Occident et le Monde musulman».