«Ce colloque représente un point de départ pour une coopération scientifique interafricaine», ont considéré les participants à ce rendez-vous. Le Colloque international sur l'anthropologie africaine, organisé par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain qui se tiendra du 5 au 20 juillet à Alger, a pris fin vendredi dernier après trois jours de discussions et d'échanges d'idées entre plusieurs chercheurs et écrivains nationaux et étrangers et regroupant quelque 62 anthropologues venus de 24 pays essentiellement africains. Ce colloque scientifique a, par ailleurs, été une tribune pour les chercheurs et universitaires pour discuter et identifier des pistes de réflexion afin de démontrer la place du peuple africain dans l'histoire, dont les principaux thèmes débattus sont: la culture immatérielle africaine, l'identité, le développement et la méthodologie et l'épistémologie. Ce colloque se présente comme un hommage aux éminents anthropologues, à savoir Jomo Kenyatta, Amadou Hampaté Ba, Mouloud Mammeri et Cheikh Anta Diop. Lors de la clôture de ce colloque, les participants ont exprimé leur volonté unanime de voir cette rencontre se pérenniser selon une périodicité biennale et se constituer en congrès panafricain des anthropologues. Exprimant aussi leur souhait de convier à Alger la réunion d'un groupe d'experts africains qui se chargerait d'élaborer les textes régissant les structures et définissant les modalités permettant la concrétisation du projet. Ils ont précisé que le groupe d'experts, qui pourrait se réunir à Alger en janvier 2010, aura pour mission de proposer des axes de travail concrets dont la réalisation d'un dictionnaire anthropologique africain, la coédition de publications scientifiques dans les champs des sciences humaines et sociales, l'octroi de bourses de recherche post-doctorales et l'ouverture par différents pôles universitaires et scientifiques africains d'Ecoles doctorales institutionnelles. Par ailleurs, les participants à ce colloque ont considéré que si le premier Panaf d'Alger (1969) a permis aux intellectuels du continent de se réunir en symposium, le second a offert l'opportunité aux anthropologues africains de se retrouver en nombre représentatif pour débattre de questions touchant à la culture, la recherche scientifique et la production intellectuelle du continent, relevant que le colloque représente «un point de départ pour une coopération scientifique interafricaine». Soulignant la nécessité d'établir et d'approfondir des liens pérennes entre les institutions scientifiques et académiques africaines, ces experts ont mis en exergue «l'importance de se doter en moyens humains, organiques et financiers favorisant une coopération régulière et permanente».