Le chef de l'Etat a particulièrement insisté sur les conditions d'enseignement des cours de conduite. Les nouvelles dispositions relatives à la sécurité routière viennent d'être adoptées en Conseil des ministres. Il s'agit de l'ordonnance modifiant et complétant la loi du 19 août 2001, relative à l'organisation, la sécurité et la police de la circulation routière. Cette révision est dictée par la nécessité de faire diminuer davantage le nombre encore élevé des accidents de la circulation. Elle vise aussi à adapter le cadre juridique aux nouveaux instruments de contrôle routier. A ce titre, le texte apporte de nouvelles définitions et enrichit celles existantes, notamment l'introduction du permis à points, l'instauration du permis probatoire à la place de l'attestation provisoire de conduite et l'introduction de brevets professionnels pour les transports publics de voyageurs et de marchandises. Il est utile de rappeler que le document rose comptera 12 points et le barème de retrait de point du permis variera de 2 à 3 points suivant la gravité de l'infraction au Code de la route, notamment le dépassement dangereux, le franchissement de la ligne continue, la violation du sens interdit, etc. Le système de rachat de point est calqué sur le Code français, sans toutefois en préciser le coût pour l'automobiliste concerné, avait déjà révélé le président de la Fédération nationale des auto-écoles. Le projet de texte législatif, pareillement, a procédé à la restructuration du régime des sanctions prévues, pour consacrer le principe de la rétention du permis de conduire, réviser à la hausse les paliers d'amendes forfaitaires, introduire de nouvelles infractions et requalifier certaines infractions en délits, dont les plus graves sont soumises aux dispositions appropriées du Code pénal. Le texte réaménage enfin l'organisation et le fonctionnement de la commission de suspension du permis de conduire. Cependant, et en dépit de tout l'arsenal juridique mis en place et les mesures coercitives prises pour juguler ce phénomène, le terrorisme routier hante encore nos routes. Chaque année, plus de 4000 morts et plus de 60.000 blessés sont enregistrés. Plus de 60 personnes trouvent la mort sur les routes chaque semaine. Un bilan qui place l'Algérie aux premières loges en matière d'accidents au niveau du Maghreb, du monde arabe et même mondial. Au cours du premier trimestre 2009, pas moins de 9000 accidents de la circulation ont été enregistrés, soit une légère hausse de 2,94% par rapport à la même période 2008. Intervenant sur ce dossier, le président de la République a relevé qu'en dépit de la révision de cette loi, survenue au début de la décennie, les accidents de la route demeurent encore un véritable fléau qu'il faudra juguler par la sanction mais aussi par une action éducative permanente des usagers de la route. Il a particulièrement insisté sur les conditions d'enseignement des cours de conduite. «Outre les nouvelles dispositions que nous venons d'adopter, nous devons également accorder la plus grande attention aux conditions dans lesquelles sont dispensés les cours de conduite, de sorte à veiller à ce que soient garantis le niveau et les moyens requis, tout comme nous devons veiller à sanctionner fermement toute corruption ou concussion dans la délivrance du permis de conduire», a ordonné le chef de l'Etat. Le Président Abdelaziz Bouteflika a également chargé le ministre de l'Education nationale de veiller à l'enseignement des principes de base de prudence sur la route aux élèves, tout comme il a chargé le secteur de la communication de mobiliser les médias audiovisuels pour une sensibilisation permanente des citoyens sur les dangers de la conduite en violation des règles du Code de la route.