Un projet fort attrayant mais qui nécessite d'être approuvé par les pays concernés, notamment l'Algérie dont le désert en constitue une partie importante. 400 milliards d'euros. Un chiffre qui donne le tournis. Pourtant c'est le montant du plus grand projet d'énergie propre que lancera prochainement la Deutsh Land dans le Sahara. Une douzaine de grandes entreprises allemandes se sont réunies au sein d'un consortium baptisé Desertec, Industrial Initiative. Une société commune de droit commun qui sera donc chargée de conduire les négociations avec les pays susceptibles de proposer des terrains pour la construction des centrales de production. L'objectif majeur étant de faire de l'Allemagne le leader mondial de l'énergie solaire. Elles devront alors investir quelque 400 milliards d'euros dont 350 milliards seront destinés à la réalisation des méga-installations solaires alors que le reste serait utilisé pour construire un réseau haute tension reliant le continent noir au continent européen pour le transport de l'énergie produite. Les initiateurs de ce projet pharaonique estiment qu'ils pourraient être en mesure de produire 15% de l'énergie consommée en Europe d'ici à quinze ans, alors que les premiers foyers allemands seront approvisionnés en électricité africaine à l'horizon 2020. Dans ce consortium, figurent entre autres la Deutsche Bank, E.ON, ABB, Siemens, RWE, l'opticien Schott, le réassureur Munich Re et l'espagnol Abengoa, constructeur de la plus grosse centrale solaire du monde, près de Phoenix (Arizona). Ces derniers se proposent tous d'installer le gigantesque réseau de centrales solaires qui fourniront de l'électricité aux pays hôtes, mais aussi et surtout les pays de l'UE. Un projet fort attrayant mais qui nécessite d'être approuvé par les pays concernés, notamment l'Algérie, dont le désert constitue une partie importante de ce dernier. A ce sujet, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a rappelé certaines conditions. «Notre politique est claire en matière d'énergie solaire. Les conditions sont tout d'abord qu'il y ait partenariat entre les sociétés algériennes et étrangères et qu'il y ait transfert de technologie concernant l'ingéniering, les équipements, les matériels et la construction. Si ces conditions ne sont pas remplies on n'est pas intéressés», a-t-il récemment déclaré, en marge d'une cérémonie de signature d'un contrat d'assurance entre Sonatrach et quatre compagnies algériennes. En effet, selon le ministre, l'essentiel est que les entreprises algériennes maîtrisent les technologies concernant l'exploitation et la production de l'énergie solaire. «Nous ne voulons pas d'entreprises étrangères qui exploitent le solaire à partir de chez nous», a ajouté le ministre. Les initiateurs de ce projet sont optimistes quant à la participation de l'Italie et de l'Espagne, toutefois, ils doutent d'une éventuelle participation française. Cette dernière préfère faire cavalier seul. Parrainant l'annonce d'une usine de panneaux solaires cofinancée par EDF Energies nouvelles (EDF EN) et le fabricant américain de modules photovoltaïques First Solar, le ministre de l'Ecologie et de l'Energie français, Jean-Louis Borloo, a réaffirmé, jeudi 23 juillet, les ambitions de son gouvernement qui sont de «faire de la France un leader mondial des énergies renouvelables». «Cette initiative servira d'exemple et sera le premier d'une longue liste d'investissements et d'emplois verts en France», a-t-il souligné. Des ambitions soutenues par le gouvernement français qui favorise la technologie française. Un axe stratégique de cette politique verte, puisqu'elle permettra ensuite de la vendre. Le projet de la filiale d'EDF et du numéro 1 mondial des panneaux solaires sert cette stratégie, puisqu'il prévoit la construction prochaine en France d'une unité de production qui générera 300 emplois. Cette dernière produira des modules pour une capacité initiale de 100 MW par an, utilisant la technique des couches minces. Précisément, ce dont a besoin un pays comme l'Algérie. En effet, selon le directeur général du Centre de développement des énergies renouvelables (Cder), Damardj, l'Algérie a besoin de projets industriels et d'équipements spécialisés pour pouvoir exploiter pleinement ce potentiel qui attire les convoitises des pays européens. Au premier rang des priorités figure la nécessité d'équiper les régions les plus reculées du Sud en stations solaires.