Outre l'installation des centrales solaires dans le Sud algérien, le projet de réalisation d'un câble électrique long de 3000km devant relier Adrar à la ville allemande d'Aachen, sera lancé. L'Algérie et l'Allemagne s'engagent dans la coopération dans le domaine de la «sécurité énergétique et la protection de l'environnement». Les deux parties accordent la priorité à la diversification des ressources énergétiques. Toufik Hasni, directeur général de la société New Energy Algeria (Neal), a fait savoir qu'un projet de réalisation d'un câble électrique long de 3000km devant relier Adrar à la ville allemande d'Aachen sera lancé. Intervenant lunidi soir à l'occasion d'une conférence algéro-allemande portant sur le thème «Sécurité énergétique et protection de l'environnement» organisée à l'hôtel Sheraton, M.Hasni a précisé qu'«il s'agit du premier projet de cette envergure devant relier le continent africain à l'Europe, à travers un réseau d'électricité solaire qui va traverser la Méditerranée». Le projet prévoit l'installation des centrales solaires dans le Sud algérien. Celles-ci auront une capacité de production pouvant aller jusqu'à 6000MW d'énergie électrique. Ce projet nécessite, selon les Allemands, un budget oscillant entre 12 et 18 milliards d'euros. M.Hasni ajoute que le tracé de ce mégaprojet devrait traverser quelques pays européens tels le nord de l'Italie, (la Sardaigne), la Suisse pour arriver en Allemagne. S'expliquant sur l'impact de ce câble électrique, le directeur général de Neal a affirmé que le but du «projet Adrar-Aaschen consiste en la diversification des ressources d'énergie propre importées par l'Union européenne, et de sécuriser les sources d'approvisionnement en énergie électrique». Concernant le coût du projet, l'agence spatiale allemande l'a estimé à 2 milliards d'euros. M.Hasni a annoncé que ce projet, Adrar-Aaschen, attend juste le feu vert des responsables politiques des deux pays pour passer à la phase de concrétisation. Cette annonce a été faite en présence du président de la République fédérale d'Allemagne, Horst Kohler, et du chef du gouvernement M.Abdelaziz Belkhadem. L'orateur n'écarte pas la nécessité d'impliquer un consortium d'investisseurs qui va acheter l'électricité solaire, à l'image de Sonatrach et d'autres société allemandes. Dans ce sens, les autorités allemandes affichent de grandes ambitions pour coopérer dans ce domaine avec l'Algérie. Dans son intervention, la ministre allemande adjointe chargée de l'Economie et de la Technologie a affirmé que son pays est prêt à partager avec l'Algérie son savoir dans ce domaine, en sa qualité de leader mondial dans le domaine des technologies de l'environnement: «C'est là notre domaine de prédilection», a-t-elle souligné. Parallèlement, une autre conférence-débat, sur le thème Sécurité énergétique et changement climatique, un défi pour l'Allemagne et l'Algérie, a été organisée sur initiative de la chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Dans son intervention, le président allemand a annoncé que le besoin énergétique a atteint une «nouvelle dimension en raison de la forte croissance des pays émergents». Pour étayer ses dires, M.Kohler estime que les pays industrialisés ne sont pas les seuls concernés par l'approvisionnement énergétique, le défi doit être lancé également par les pays en voix de développement et émergents. L'invité de l'Algérie estime que «si nous voulons endiguer un peu les coûts du changement climatique, notre objectif doit consister à diviser par deux les émissions du CO2 à l'échelle mondiale d'ici à la fin de la première moitié de notre siècle». Aux yeux de ce dernier, le sujet de l'énergie est étroitement lié à un autre sujet crucial, à savoir le changement climatique. «Les conséquences du changement climatiques nous concernent tous. Que nous le voulions ou non, que nous soyons conscients ou non, le changement climatique est un problème qui nous concerne tous», a-t-il dit avec insistance. En ce qui concerne les répercussions d'un partenariat durable sur le développement économique entre les deux pays, M.Kohler a affirmé que la coopération doit être bâtie sur une confiance mutuelle: «La confiance joue un rôle crucial dans la question de savoir si nous parvenons à façonner la mondialisation au bénéfice de tout le monde», a-t-il conclu.