«Il ne faut pas s'attendre à ce qu'on ait des aides de la part des étrangers», a déclaré Nadia Cherabi. Le réalisateur tunisien et la productrice algérienne Nadia Cherabi (Procom International) ont révélé lors d'un point de presse l'accord de production d'un film algéro-tunisien, né d'un projet impulsé l'an dernier soit lors de la seconde édition du Festival international du film arabe. Aussi, après 5 mois de concertation, le scénario est ficelé et la seconde collaboration pour Abdellatif Benameur avec l'Algérie (Azizia) est bien partie pour se faire. «On voulait poser les jalons officiels et illustrer l'importance des festivals qui offrent parfois des occasions à ce genre de projets cinématographiques», dira Abdelatif Benameur. L'idée aussi était d'évoquer ce projet avant sa sortie dans les salles et surtout de dire tous les obstacles que connaît le cinéma arabe pour voir se concrétiser ce genre d'initiatives. «Le chemin est long et jonché de difficultés. C'est bien que les festivals, dont celui d'Oran, deviennent des plaques tournantes qui favorisent de telles rencontres», dira pour sa part Nadia Cherabi. De son côté, Farid Aouameur, compo-steur ayant signé la musique de ce film, fera remarquer que ce qu'il a aimé est le fait que le film traite de l'histoire, de ce qu'est un héros et un traître par rapport à la vérité de l'histoire. Une pléiade d'acteurs algériens jouera dans ce film. On peut citer Rym Takoucht, Hassen Kechache, Larbi Zekal et Aïda Kechoud. L'histoire a été écrite en 1991, quand tout le monde s'intéressait par ce qui se passait en Irak, avoue le réalisateur. Le film raconte l'histoire d'une fille tunisienne dont le père décède dans la guerre de Bizerte. Il s'agira de souligner selon lui «le rôle des intellectuels dans la falsification de l'histoire. A travers une enquête que mènera la fille, il s'agira aussi de mettre l'accent sur l'histoire officielle et celle de la mémoire collective qui, elle, ne s'oublie jamais», révélera le réalisateur qui reconnaît adopter la même attitude face à un comédien tunisien ou algérien. Et Nadia Cherabi de renchérir: «Nous espérons que notre expérience ne sera pas la dernière. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'on ait des aides de la part des étrangers d'où l'importance de cet accord de production arabe. Aujourd'hui, nous sommes là pour dire la nécessité à voir se multiplier ces coproductions. Il faut parler de notre identité arabe et se détacher de la dépendance des producteurs étrangers qui vous dictent leur façon de voir les choses. L'acte cinématographique arabe, c'est ce qui compte». A noter enfin que ce film a bénéficié du soutien du ministère tunisien de la Culture en collaboration avec le ministère de la Culture algérien.