Un seizième cas de grippe porcine a été confirmé. L'Algérie renforce son dispositif de lutte et de prévention. L'Algérie continue d'enregis-trer de plus en plus de cas de grippe porcine. Pas plus loin que mardi dernier, un nouveau cas porteur du virus H1N1 a été confirmé par les services du laboratoire de référence de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Ce qui porte le nombre des personnes contaminées à ce jour dans le pays à 16. Selon un communiqué du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, la personne en question est un homme âgé de 37 ans et résidant à Constantine. La cause de sa contamination est imputée à ses contacts avec le dernier cas enregistré dans cette ville, à savoir un bébé de 17 mois dont il est proche parent. De ce fait, il est nécessaire de noter qu'à l'encontre de tous les cas confirmés auparavant, le dernier en question réside en Algérie et n'a pas effectué récemment de voyage à l'étranger. Ce qui implique que rendre visite à des personnes infectées par le virus H1N1, ou entrer en contact direct avec elles est vivement déconseillé. Selon les spécialistes, adopter une hygiène de vie rigoureuse et éviter de rendre visite à des personnes atteintes, permet de réduire sensiblement les risques de contamination. Lors d'un séminaire organisé hier par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière au profit des journalistes, les intervenants sont revenus sur les premiers cas de contamination confirmés. Ainsi, 14 des 15 sont des ressortissants venus de l'étranger, notamment 7 de l'Europe, 6 de l'Amérique (Canada et Etats-Unis) et un de l'Asie. Des régions du monde où le virus connaît une propagation très active et ne cesse de faire des victimes par milliers. Parmi les 14 cas, 10 d'entre eux ont été détectés à l'aéroport Houari-Boumediene, deux au port de Constantine et deux autres à celui d'Oran. La wilaya de Constantine vient en tête de liste avec six cas avérés, suivie d'Oran avec cinq cas, Alger, avec quatre cas et enfin Tissemsilt avec deux cas. Selon le secrétaire général du ministère de la Santé, le Dr Chakou, qui est intervenu lors de ce séminaire, la tranche d'âge allant de 30 à 39 ainsi que le sexe féminin sont les plus touchés par le virus. Le même intervenant n'a pas été sans mettre en garde contre une nouvelle vague de propagation de la maladie. «L'épidémie est devant nous. Quel que soit le nombre de cas, il inévitable que ce virus circule dans notre pays. Il faut s'attendre à ce que ce nombre augmente d'ici la fin août.» Pour ce qui est du quinzième cas, il s'agit de celui d'un jeune homme résidant à Constantine. Ce dernier a été reconnu, suite à des contrôles et à des analyses médicales, porteur du virus H1N1 de la pandémie de la grippe porcine. Et ce dès son retour des Lieux Saints de l'Islam où il a été accomplir le rituel religieux de la Omra. Rappelons justement au sujet du pèlerinage qu'au moment où la propagation de la pandémie est à son paroxysme une vive polémique est née dans les pays musulmans. Alors que beaucoup d'entre ces derniers, notamment la Tunisie, l'Egypte, la Jordanie ou encore le Yémen et le Koweït appellent à des restrictions des voyages vers les Lieux Saint de l'Islam, et parfois même à l'annulation pure et simple de la saison du Hadj pour cette année, l'Algérie ne semble pas être concernée. En effet, lors de sa dernière sortie, M.Barbara, directeur de l'Office national du Hadj a affirmé que notre pays maintient son quota qui est fixé à 36.000 hadji cette année. De ce fait, aucun pèlerin ne se verra exclu du voyage juste parce qu'il a plus de 65 ans ou moins de 12 ans, ou encore parce que c'est une femme enceinte. Dans le même volet, il a signalé que l'Algérie ne se soumettra qu'aux décisions prises par l'Arabie Saoudite ou l'Organisation de la conférence islamique (OCI). Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, ainsi que celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, tous deux membres de la Commission nationale de lutte contre la pandémie de la grippe porcine, collaborent étroitement dans le but de parer à tous les risques. Par ailleurs, le Dr Chakou a informé que le plan national de prévention mis en place a maintenant changé afin de limiter la transmission à l'échelle locale. «Chaque nouveau cas peut entraîner un ajustement du dispositif», a-t-il précisé. Pour ce faire, l'Algérie s'est dotée de caméras thermiques pour renforcer le contrôle sanitaire au niveau de ses frontières. L'intervenant a fait savoir que ces appareils, acquis avant-hier, seront installés aux postes-frontières. La communication, de son côté, reste le meilleur instrument de prévention. Selon ce responsable, «il faut que nous soyons plus vigilants et mieux organisés pour faire face à cette maladie». Dans ce sens, il a rappelé que 31 postes sentinelles ont été installés pour le prélèvement de tous les cas suspects, en plus de 102 services de références ouverts pour la circonstance et dotés de moyens de protection. De son côté, le Dr Cherchali a présenté quelques statistiques concernant l'évolution de la pandémie à l'échelle mondiale. Selon lui, jusqu'au 22 juillet, l'OMS a fait état de la contamination de 134.503 personnes et la mort de 816 autres. Pour ce qui est du Maghreb, 77 cas sont recensés: 43 au Maroc, 16 en Algérie, 10 en Tunisie et 9 en Libye. «La gravité actuelle de l'épidémie est modérée, mais celle future reste inconnue du fait du caractère du virus», a-t-il expliqué. Enfin, cet intervenant a soutenu que la mise en place d'une stratégie nationale multisectorielle de prévention et de lutte contre la grippe porcine est plus que nécessaire.