Les déclarations des pouvoirs publics se veulent rassurantes alors que certains pays à l'instar de la France envisagent de déclencher le niveau d'alerte maximum. Rendez-vous cet automne. Le ciel peut nous tomber sur la tête, pas faute d'avoir pris les mesures nécessaires pour tenter de contrer le virus de la grippe A de type H1N1, mais faute de l'avoir essentiellement attendu à nos frontières. C'est en particulier au niveau des aéroports que tous les efforts ont été concentrés. Or le seizième cas détecté à Constantine qui est dû au contact d'un bébé de 17 mois dont il est un proche parent laisse penser que des foyers autonomes peuvent se déclarer sans aucune raison apparente. Sans faire de digression aucune, les vingt-sept cas de grippe porcine de type H1N1qui avaient été diagnostiqués dans une colonie de vacances de Megève (Haute-Savoie) en France donnent à réfléchir. 24 enfants et 3 animateurs dans cette région pourtant réputée comme étant l'une des moins atteintes de l'Hexagone ont contracté la maladie. Jusqu'au 10 juillet seulement, une dizaine de cas se sont manifestés sur plus de mille que vient d'enregistrer l'ensemble du territoire français dont un premier cas mortel à Brest qui a été rendu public le 30 juillet en fin d'après-midi. Les deux derniers ont été détectés au niveau de l'hôpital Foch à Suresnes dans les Hauts de Seine dont une kinésithérapeute qui était intervenue auprès de malades du service de pneumologie. «Le virus est inévitable, il est entouré de beaucoup d'incertitudes et de mystère» avait déclaré le secrétaire général du ministère de la Santé lors de l'apparition du dernier cas en Algérie. Il ne pensait pas si bien dire. Les récents développements de la grippe porcine en France lui ont donné amplement raison. La circulation des personnes entre l'Hexagone et l'Algérie qui atteint son pic le plus haut durant la période estivale, avec notamment le retour de nos ressortissants qui viennent passer leurs vacances au sein de leurs familles, est aussi un facteur de propagation dont le risque n'est pas à prendre à la légère. La France qui vient de dépasser le cap des 1000 cas de personnes atteintes du virus de la grippe A envisage très sérieusement de déclencher le niveau d'alerte maximum en cas d'aggravation de la situation. D'un autre côté, il est important de signaler et de rappeler que la communauté algérienne établie à l'étranger est surtout concentrée en majorité dans les pays les plus affectés par le virus de la grippe porcine. Les Etats-Unis d'Amérique arrivent en tête avec 263 personnes décédées et 40.617 contaminées. Le Canada qui compte quelque 50.000 ressortissants d'origine algérienne totalise 45 décès tandis que le nombre d'individus affectés s'élève à plus de 10.000. En Grande- Bretagne on dénombre 29 décès pour 10.649 malades suivie par l'Espagne qui a franchi la barre des 1000 cas de contamination tout en enregistrant quatre cas mortels. Ces chiffres qui demeurent provisoires ont été livrés par les services de l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, à la date du 21 juillet. Le dernier bilan fait état de 816 décès et de 134.503 cas de personnes infectées. En l'espace d'une semaine, le virus de la grippe A a fait près de 400 nouvelles victimes. La maladie s'est répandue «à une vitesse sans précédent» d'après le constat de l'OMS. L'Organisation mondiale de la santé a, par ailleurs, fait remarquer qu'«au cours des pandémies par le passé, il a fallu plus de six mois aux virus grippaux pour se propager aussi largement que le virus H1N1 en moins de six semaines.» Et ce qui inquiète la communauté scientifique internationale c'est surtout l'éventualité d'une mutation du virus H1N1. «Nous ne savons pas comment le virus changera dans le futur», a confié dans une déclaration à la presse, le porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé. «Si vous considérez que la propagation de ce virus a atteint 160 des 193 états membres de l'OMS, nous approchons des 10%» avait ajouté Gregory Hartel le 24 juillet dernier. Depuis, le virus de la grippe A aura eu le temps de faire le tour de la planète. L'Algérie qui a enregistré son premier cas le 20 juin en compte désormais 16, sans compter ceux qui sont probablement passés en travers des mailles du filet. Elle dispose certes des moyens adéquats pour détecter la maladie. La pandémie qui disposera pleinement de sa force de frappe cet automne s'annonce extrêmement redoutable et les dégâts pourraient s'avérer très lourds pour... l'ensemble de l'humanité.