La planète panique et l'humanité s'angoisse. Et pour cause, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a bel et bien déclenché, jeudi dernier, le niveau 6 d'alerte maximale face à la grippe porcine A (H1N1) désormais considérée comme une pandémie mondiale, la toute première du XXIe siècle. «Le virus ne peut pas être arrêté», a souligné à cet effet la directrice de l'OMS, Margaret Chan. «J'ai décidé de lever l'alerte pandémique de la phase 5 à la phase 6», a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Genève. «Nous avons des preuves indiscutables que nous sommes aux premiers jours d'une pandémie globale du virus H1N1», a-t-elle affirmé tout en demandant une nouvelle fois aux pays de ne pas céder à la psychose en fermant leurs frontières aux mouvements de personnes et de biens. Il faut dire que cette déclaration de l'OMS se veut être avant tout «un avertissement à la communauté internationale car c'est le moment pour les pays du monde entier de se rassembler au nom de la solidarité mondiale afin d'être sûrs qu'aucun pays ne sera abandonné», a encore déclaré Mme Cha. Ainsi, à l'instar de plusieurs pays, l'Algérie n'a pas tardé à réagir après que le niveau d'alerte eut été relevé à la phase six par l'OMS. Dans un communiqué spécial, rendu public jeudi dernier, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a annoncé officiellement le renforcement des mesures sanitaires concernant la pandémie de grippe porcine A/H1N1. Le département de Barkat s'engage à «limiter les risques d'importation du nouveau virus en Algérie, détecter le plus précocement possible l'arrivée sur le territoire des premiers cas d'infection humaine pour mettre en place les premières mesures et stopper ou ralentir la transmission locale», indique-t-on. Par ailleurs, en plus de ces mesures, il a été décrété la mobilisation totale de l'ensemble des services de contrôle sanitaires aux frontières ainsi que des hôpitaux de référence, a souligné le ministère. A cet égard, tous les services de contrôle sanitaire aux frontières (ports, aéroports et voies terrestres) sont en alerte pour identifier tout cas suspect et des prospectus d'information sont distribués aux passagers arrivant en Algérie ou quittant le territoire national, assure-t-on. Selon plusieurs sources concordantes, un véritable branle-bas de combat règne actuellement aux postes frontaliers notamment depuis qu'un premier cas de grippe porcine a été diagnostiqué jeudi dernier au Maroc chez une jeune fille arrivée mercredi du Canada. Ce premier cas confirme, malheureusement, la présence du virus A (H1N1) dans le Maghreb. Avec l'arrivée en force, au cours de cet été, de nos ressortissants établis à l'étranger, le risque d'importation du virus dans notre pays est, selon les experts, suffisamment élevé pour prendre la menace très au sérieux. Mais, à ce propos, le ministère de la Santé se montre encore rassurant en mettant en exergue les mesures déjà en vigueur en Algérie portant sur le renforcement de la surveillance grâce notamment aux enquêtes épidémiologiques menées par les services concernés du ministère et ce, afin d'identifier la chaîne de transmission et de prendre les mesures de contrôle les plus adaptées, à savoir celles de prophylaxie et d'isolement ainsi que sur la prise en charge médicale de chaque cas au niveau de la structure de santé de référence de proximité, souligne le communiqué. Enfin, le ministère de la Santé n'a pas omis de rappeler le «nécessaire respect» des règles d'hygiène, ajoutant que les voyageurs obligés de se rendre dans une région touchée par ce virus doivent se conformer aux recommandations sanitaires émises par le pays d'accueil. Si à ce jour aucun cas de grippe porcine n'a été signalé en Algérie, le ministère de la Santé s'est engagé à tenir informée la population de l'évolution de la situation en toute transparence. A. S.