Le contrôle des prix reste la seule prérogative du ministère du Commerce, souligne l'Union générale des commerçants et artisans algériens. Etonnante révélation: il y a plus de produits que de marchés. C'est l'argument avancé par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) pour expliquer la flambée des prix des fruits et légumes. S'exprimant hier au cours d'une conférence de presse animée à Bachdjerrah (Alger) par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), aile Mâamar Hantour, le porte- parole de cette branche de dissidents (qui poursuit ses activités avec le même statut que celui des partisans de l'Ugcaa de M.Salah Souilah), M.Hadj Tahar a indiqué que l'envolée des prix des fruits et légumes est due, cette fois, «au manque de marchés. De ce fait, plus de 30% des produits des marchés de gros sont jetés aux décharges». Un avis partagé par le président du Comité national des commerçants des fruits et légumes, M.Farid Touami qui propose «la création de marchés hebdomadaires dans chaque commune possédant un espace à louer aux commerçants ambulants». L'orateur a soutenu que tous les produits sont disponibles. De ce fait, les citoyens n'ont pas à s'inquiéter, ni à s'affoler à la veille du Ramadhan pour faire leurs courses. Evoquant le passage au nouveau week-end, le représentant des commerçants a déclaré que «tous les commerçants ne se voient pas concernés par ce changement car le commerce est une activité libre». Il poursuivra, «Nous travaillons à tout moment. En plus, ce changement sera bénéfique pour l'économie nationale.» Reprenant la parole, M.Hadj Tahar a renvoyé la prolifération de l'informel à «l'augmentation des impôts dont 55% des revenus proviennent du secteur privé. De ce fait, les commerçants se voient contraints d'exercer des activités commerciales supplémentaires au noir.» Sur cette lancée, il a indiqué que «le marché informel fait perdre à l'Etat plus de 800 milliards de dinars par an». Poursuivant son plaidoyer, l'intervenant a souligné le déficit en matière de commerçants. A ce titre, il dira: «Nous avons 1.220.000 commerçants légaux en Algérie. Un tel chiffre jugé inférieur par rapport à la moyenne mondiale qui est de 10% du nombre de la population dans chaque pays. Donc, nous avons besoin d'au moins 3 millions de commerçants.» A ses yeux, «c'est ce qui va atténuer le chômage ainsi que l'informel». Sur un autre registre, l'orateur a indiqué que «60% des consommateurs ne vérifient pas la qualité de leurs produits achetés. Ils ne regardent même pas la date de péremption du produit alors que 90% des produits périmés sont en circulation sur le marché dont 60% pour la cigarette et 50% pour les cosmétiques». Le représentant des commerçants demande ainsi, de «revoir la loi 03-09 portant sur la protection du consommateur». Au final et en ce qui concerne la suppression des crédits à la consommation, M.Hadj Tahar déplore l'adoption de cette mesure sans avoir au préalable consulté les commerçants. «La suppression des crédits à la consommation est tombée comme un tonnerre sur l'ensemble des commerçants et des consommateurs. Cela va leur porter tant de préjudices», prévient-il. Voulant régler ce problème de hausse sauvage des prix, M.Touami a déclaré que «pour la première fois, les prix des fruits et légumes au niveau des marchés de gros seront affichés trois jours avant le mois de Ramadhan». Le communiqué signé par le président du Comité national des fruits et légumes, sera publié dans la presse nationale. Cette initiative s'inscrit dans le but d'empêcher les spéculateurs à utiliser des prix «astronomiques», soulignant, au passage, que «la rationalisation des prix ne relève pas des prérogatives de l'Ugcaa car ce mouvement est un syndicat qui oeuvre à défendre les droits des commerçants. Quant à la question des prix, celle-ci relève du ministère du Commerce».