Lors du congrès constitutif de leur fédération, ils ont dénoncé les pratiques commerciales illégales relevées dans les marchés, la spéculation et la hausse excessive des prix des fruits et légumes. Ce constat a été établi, jeudi dernier, lors du premier congrès de la Fédération nationale des marchés de gros des légumes et fruits (Fnmglf), tenu à l'hôtel Essafir. En effet, les commerçants et les mandataires de ces marchés ont qualifié leurs conditions de travail de catastrophiques. «Les commerçants exerçant au niveau des marchés de gros travaillent dans des conditions catastrophiques et inhumaines, caractérisées par une insalubrité générale, la propagation des MTH et l'insécurité pour les biens et les personnes», a affirmé Mustapha Achour, secrétaire général de la Fnmgfl, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Le régime horaire pénalise aussi les mandataires de ces marchés. «Si les marchés de gros ouvraient à 4 h et fermaient à midi, comme jadis, on n'aurait pas le problème de la hausse des prix, car les grossistes et les revendeurs au détail n'auraient plus le temps de spéculer sur la marchandise. Mais actuellement, l'ouverture H24 des marchés est favorable aux spéculateurs et propriétaires des chambres froides», a-t-il ajouté, en appelant les pouvoirs publics à accorder une attention à cette question. «Sur les 42 marchés de gros que compte le pays, seul celui des Eucalyptus, à Alger, est organisé. Les autres sont rongés par une anarchie totale !», a affirmé un des membres de cette organisation. «C'est aux adjudicataires des marchés et aux communes d'assurer l'hygiène des lieux et de veiller à leur sécurité», a déclaré Mme Meziani, représentante du ministère du Commerce, en reconnaissant l'existence de l'anarchie et la part importante du marché parallèle au niveau des marchés de gros. Pour elle, la plupart des commerçants travaillent sans registre du commerce et sans factures. Selon ces commerçants, le marché parallèle, qui a envahi la sphère commerciale en général et particulièrement les marchés des fruits et légumes, est à l'origine de cette situation. Pis encore, l'informel a provoqué une désorganisation profonde des marchés de gros et ceux de proximité. Ainsi, il a ouvert la voie à la spéculation, engendrant de ce fait la hausse effrénée des produits sur les étals. Ils ont souligné également le laxisme des autorités chargées du contrôle et de la lenteur dans la réalisation des marchés. Cependant, les membres de cette organisation ont réitéré leur volonté d'œuvrer avec les pouvoirs publics afin de remédier à cette situation. «Je dis à l'Etat, aux commerçants et aux associations de défense des droits des consommateurs qu'il nous faut une coordination afin de régler les problèmes de l'anarchie et du marché parallèle», a déclaré, pour sa part, Salah Souilah, secrétaire général de l'Ugcaa.