Les détaillants des fruits et légumes accusent les grossistes d'être à l'origine de la hausse des prix. Les grossistes accusent, le département de Djaâboub s'en lave les mains et les spéculateurs imposent leur loi. A moins d'une semaine du mois sacré du Ramadhan, les prix des fruits et légumes sont loin d'être abordables. Conséquence: le consommateur n'arrive pas à remplir son couffin. Selon les détaillants au marché de Bachdjarah à Alger, «la flambée est due aux prix imposés par les grossistes». La pomme de terre est cédée entre 18 et 28 DA le kg aux prix de gros. Les détaillants la cèdent à 35 DA. Ils persistent à imputer aux grossistes la responsabilité de la hausse des prix. Ils n'accordent pas beaucoup de crédit aux arguments avancés par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) selon lesquels la situation est due au manque de marchés. Nos interlocuteurs constatent que le pays est bien pourvu en infrastructures. Ils insistent alors pour faire remarquer que «la flambée des prix est due à la mauvaise organisation du circuit de distribution». L'argument de l'Ugcca est alors assimilé à une fuite en avant. D'autres détaillants ont une tout autre idée sur la question. L'un d'entre eux explique à sa manière ce phénomène. Pour lui, la raison est simple. C'est la faute à la spéculation par téléphone. Expliquant sa position, il déclare que «les grossistes surveillent les marchés de détail par téléphone». Par ces quelques mots, il met le doigt sur l'absence de contrôle des marchés. La mainmise des spéculateurs serait alors à l'origine de la flambée des prix des fruits et légumes. Or, si l'on revient aux explications de l'Ugcaa, on se rend compte qu'elle impute cette situation à d'autres mobiles. Par manque de marchés, elle estime que plus de 30% des produits sont jetés à la décharge. Les acteurs du marché insistent aussi sur le rôle des pouvoirs publics dans la régulation du marché. Le contrôle des prix reste la prérogative du ministère du Commerce, rappellent-ils. Les consommateurs sont les plus pénalisés par cette anarchie. Un citoyen, rencontré au marché, nous a déclaré que l'absence de contrôle au sein des marchés est à l'origine de cette flambée des prix. Selon lui, il est impératif de renforcer le service de contrôle. Pourtant, la hausse des prix est énigmatique si l'on se fie aux déclarations des responsables de l'Ugcaa. Ils affirment que tous les produits sont disponibles et que les citoyens n'ont pas à s'inquiéter ou à s'affoler à la veille du Ramadhan avant de faire leurs courses. Les prix demeurent toutefois exorbitants. Le prix de la tomate est affiché à 50 DA le kg, de quoi faire rougir plus d'un alors que l'oignon est à 30 DA pour ne citer que ces produits. Quant à la viande rouge, produit très demandé lors du mois du Ramadhan, elle est loin d'être à la portée de toutes les bourses. C'est un produit de luxe pour la majorité des Algériens. Les prix affichés sont trop élevés. Le kg de viande a atteint 900 DA. Concernant la viande blanche, le kg est affiché à 260 DA. «Je ne peux plus acheter de viande. C'est vraiment cher. Je ne supporte plus cette situation», a tenu à souligner un citoyen en train de faire ses emplettes au marché de Bachdjarah. Il garde encore à l'esprit, avec amertume, les promesses des responsables qui ont assuré que le pays dispose de suffisamment de produits pour couvrir la demande nationale.