De violents tremblements de terre de 7,6 et 6,4 à l'échelle de Richter ont secoué hier matin l'archipel nippon et les îles indiennes d'Andaman. Un séisme d'une magnitude de 7,6 a frappé hier matin les îles Andaman (Inde), selon l'Institut de géophysique américain (Usgs), apparemment sans faire de victimes ni de dégâts majeurs, mais créant une vive panique, aucun tsunami n'a été constaté dans l'océan Indien. Quelques heures plutôt hier matin, un violent séisme de magnitude 6,4 a frappé le centre du Japon, faisant plus d'une centaine de blessés, d'importants dégâts matériels et déclenchant une alerte au tsunami, finalement limité à moins d'un demi-mètre. Selon l'Institut géologique américain (Usgs), le tremblement de terre s'est produit à 05h07 locales (lundi 20h07 GMT) dans l'océan Pacifique, à 26,8km de profondeur seulement et à 30km des côtes de la préfecture de Shizuoka (centre). La secousse, très violente, a été ressentie à Tokyo, à 170km plus au nord, où les immeubles ont tremblé. Dans la préfecture de Shizuoka, 101 personnes au moins ont été blessées dont trois grièvement, la plupart par la chute d'objets, ont indiqué des responsables locaux. En Inde, le centre de contrôle des services d'urgence de Port Blair, la principale ville des îles Andaman, a indiqué que personne n'avait été tué et que les dégâts causés par le tremblement de terre se cantonnaient à quelques fissures au niveau de certains immeubles dans les îles septentrionales. «Nous recueillons des informations en provenance de toutes les îles, mais, pour l'heure, d'après ce que nous savons, il n'y aurait ni victimes ni dégâts matériels majeurs», a déclaré un responsable, sous couvert de l'anonymat. De son côté, le Centre d'alerte des tsunamis dans le Pacifique, une branche de la météorologie nationale américaine (NWS), a levé l'alerte au tsunami qu'il avait émise pour l'Inde, le Myanmar, l'Indonésie, la Thaïlande et le Bangladesh. Au Japon où il y eut plus de frayeur que de mal, on ne se rappelle pas un séisme d'une telle violence. Dans la ville de Mishima, plus au nord, Tadao Negami, 69 ans, a reconnu qu'il n'avait jamais ressenti une telle secousse: «Je ne pouvais pas rester assis sur ma chaise. Ma fille et ma petite-fille ont paniqué et se sont précipitées dehors». A Makinohara, un glissement de terrain a endommagé une autoroute et le trafic a été suspendu. Une alerte au tsunami déclenchée après le séisme a été levée, après que l'Agence météorologique japonaise eut constaté simplement un petit raz-de-marée de 40 cm dans certains ports. Le gouverneur de la préfecture de Shizuoka, Heita Kawakatsu, a déclaré à la télévision publique NHK qu'il n'y avait «aucune information faisant état de dégâts importants». Deux réacteurs de la centrale nucléaire de Hamaoka, située dans la région, se sont arrêtés en procédure d'urgence, a indiqué la société Chubu Electric Power. «Aucune anomalie n'a été constatée à la centrale», a déclaré un responsable. «Ce qui s'est passé aujourd'hui est une répétition avant une catastrophe plus importante, comme un tremblement de terre de magnitude 8», a estimé Masaki Yamada, un responsable d'une coopérative de pêche. La région de Shizuoka et de Tokyo se préparent au «Big one», puissant tremblement de terre prévu par les géologues dans les décennies à venir. Un responsable de l'Agence météorologique a mis en garde contre les risques de glissements de terrains en raison de la combinaison du séisme et des fortes précipitations amenées par le typhon Etau qui a fait au moins 14 morts et 18 disparus depuis le week-end dans l'ouest du Japon. Etau s'est toutefois éloigné de l'archipel mardi. Dimanche déjà, un violent séisme de magnitude 7,1 s'était produit dans le Pacifique, à 205 km au sud des côtes de Shizuoka. Un cinquième des séismes les plus violents au monde frappent chaque année le Japon.