Le président de l'Autorité palestinienne réagissait après la décapitation samedi par le Hamas du groupuscule salafiste Jounoud Ansar Allah. Le président Mahmoud Abbas a dénoncé hier la répression «atroce et inhumaine» par le mouvement islamiste Hamas à Ghaza d'un groupe salafiste qui l'avait défié. «La méthode employée par le Hamas est atroce et inhumaine. Je ne connais pas ce groupuscule mais je crois que c'est une émanation du Hamas», a déclaré M.Abbas en présidant la réunion hebdomadaire du gouvernement palestinien à Ramallah (Cisjordanie). Le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis juin 2007 après en avoir délogé l'Autorité palestinienne de M.Abbas, a écrasé dans la nuit de vendredi à samedi un groupuscule radical islamiste appelé Jund Ansar Allah qui défiait son autorité. Les affrontements à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont fait 24 morts. Lors de la réunion du cabinet, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a remis à M.Abbas le programme d'action de son gouvernement en vue de la création d'un Etat palestinien «lors des deux prochaines années». Les négociations avec Israël en vue de la création d'un tel Etat sont gelées depuis décembre 2008 et l'Autorité palestinienne exige, pour les reprendre, l'arrêt de la colonisation juive dans les territoires occupés, ce que refuse le gouvernement israélien de droite de Benjamin Netanyahu. M.Abbas a exclu hier un retour à la case départ si les négociations devaient reprendre après un arrêt de la colonisation. «Il faut qu'on les recommence à partir du point où elles s'étaient arrêtées sous Olmert», a-t-il dit en référence à l'ex-Premier ministre israélien Ehud Olmert. «Avec Olmert, nous nous étions mis d'accord sur beaucoup de choses. Je ne dis pas que nous avons bouclé des dossiers, mais au moins nous les avons tous ouvert et chaque partie connaît désormais les revendications de l'autre», a-t-il ajouté. «Nous aspirons à la paix et la voie vers la paix est la négociation. Nous n'avons pas l'intention d'emprunter une autre voie et qu'on ne me fasse pas dire des choses que je n'ai pas dites», a poursuivi M.Abbas. Ce dernier faisait allusion à ses déclarations sur le droit du peuple palestinien «à la légitime défense» tenues lors du congrès de son parti, le Fatah, qui s'est achevé samedi. Les propos de M.Abbas ont suscité des critiques en Israël où des hommes politiques et des médias les ont interprétés comme un appel à la lutte armée.