Les Etats arabes ne reconnaîtront l'Etat d'Israël et ne normaliseront leurs relations avec lui que lorsqu'un accord de paix équitable aura été conclu au Proche-Orient, et pas avant, affirme le président égyptien Hosni Moubarak. Dans une interview publiée lundi par le quotidien d'Etat al Ahram, Moubarak souligne que l'historique des pourparlers de paix manqués depuis la conférence de Madrid en 1991 "n'encourageait pas" à rechercher la normalisation avec Israël. En juillet, l'émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, avait appelé les Etats arabes à engager "des mesures concrètes vers la normalisation de leurs relations avec Israël". "J'ai affirmé au président (américain Barack) Obama que l'initiative arabe proposait la reconnaissance d'Israël et la normalisation après, et pas avant, la conclusion d'une paix complète et équitable", a déclaré Moubarak à al Ahram. Moubarak se trouve actuellement à Washington où il s'entretient avec l'administration Obama. Dans une interview à la télévision publique américaine, il a salué le fait qu'Obama se soit rendu au Proche-Orient et ait choisi d'envoyer Mitchell sur place avant de lancer une initiative de paix. "C'est une tentative d'appréhender les problèmes de la région, et c'est une bonne chose. Cela vaut bien mieux que de prendre une décision sans rien écouter des inquiétudes d'un pays", déclare Moubarak dans la transcription du "Charlie Rose Show" qui devait être diffusé lundi soir sur PBS. Le président égyptien a souhaité que les négociations entre Israéliens et Palestiniens ne s'enlisent pas dans le débat sur les colonies juives, mais qu'il s'élargisse sur un accord global. Ces propos contrastent avec la position américaine, qui consiste à presser Israël de geler la colonisation en préalable à la reprise du processus de paix. "Au lieu de dire d'arrêter la colonisation, ce que nous avons entendu de nombreuses fois depuis plus de dix ans sans qu'elle s'arrête, nous devons considérer ce problème de façon holistique et négocier la résolution finale", a déclaré Moubarak. En attendant la situation se dégrade à Gaza où des affrontement ont opposé vendredi et samedi le Hamas les salafistes du Jounoud Ansar Allah. Ainsi, le président palestinien Mahmoud Abbas a vivement condamné lundi ces affrontements. M. Abbas, également dirigeant du parti Fatah, a rejeté sur le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, la responsabilité de ces combats et de leurs conséquences, ajoutant que "ces groupes salafistes sont une émanation du Hamas, qui prêche une doctrine islamique raidcale". Par ailleurs, M. Abbas a déclaré que l'Autorité nationale palestinienne restait ouverte au dialogue avec le mouvement du Hamas, "et prête à reprendre ce dialogue sur la base d'élections générales palestiniennes". "Le dialogue national est essentiel et nous y sommes ouverts", a déclaré M. Abbas.