L'eau, l'assainissement, les routes et la situation au niveau de la commune sont autant de problèmes auxquels fait face la commune. Les villageois de Boughiden dans la commune de Barbacha n'ont pas jugé utile de répondre à l'invitation lancée par le maire de la municipalité pour débattre en public des problèmes posés à travers la fermeture du siège de l'APC. Les présents au meeting d'avant-hier ont eu un seul son de cloche, celui du maire, Sadek Akror. Ses adversaires ont préféré se contenter des engagements du wali de Béjaïa pour abandonner leur action de protestation permettant à la mairie de rouvrir ses portes aux administrés. Dans son intervention, le maire de Barbacha a tenu à relater la genèse de l'affaire. Rappelons la rencontre qu'il avait eue avec le comité de village, le maire déclarait avoir satisfait six des neuf revendications du village. Quant à la route devant relier Boughiden à Amizour, le Président d'APC a indiqué qu'«il est du ressort des villageois de lever les litiges qui existent sur le tracé de la route». L'eau, l'assainissement, les routes et leurs situations au niveau de la commune ont été tour à tour abordés par l'orateur, estimant que «si insuffisance il y a, elles touchent tous les villages». Dans la foulée, il expliquera à ses concitoyens que «on ne peut pas tout faire en deux ans». Maire de gauche, Sadek Akror a avoué «travailler contre ses principes politiques» lorsque, sous la pression populaire, il a accepté de «gérer les couffins de Ramadhan ou encore d'embaucher pour des salaires dérisoires de 2270 dinars». Face à toutes les insuffisances, le maire propose ni plus ni moins que «la révolution» car, pour lui, tout doit changer. Il réitèrera ses mêmes propos tenus dans une déclaration-appel rendue publique la veille et selon laquelle «les villages de la commune vivent encore d'énormes problèmes de manques et d'insuffisances», une manière à lui de dire que Boughiden n'est pas le seul à en souffrir. «Manipulation», «inconscience» étaient les maîtres mots d'une déclaration qui n'a pas manqué d'exacerber la colère de ses protagonistes, qui se sont abstenus de prendre part au meeting. Autant tout le monde reconnaît la gestion saine du maire, autant celui-ci est montré d'un doigt accusateur par une partie de la société reconnue comme ayant un penchant religieux. L'impression qui se dégageait avant-hier laisse penser que le fond du problème est en partie «idéologique». Un «conflit progressiste et islamiste» qui ne dit pas son nom en cette période de Ramadhan. Présentement, la grogne en sourdine touche d'autres villages. Si le wali, qui a successivement entendu le maire et les villageois de Boughiden, a réussi la levée de «blocus» force est de constater qu'il ne s'agit que d'un dénouement fragile. Depuis le dernier scrutin des locales, Barbacha est devenue la première commune gérée par le parti socialiste des travailleurs, le PST. Sadek Akror, fils de la région et enseignant à l'université de Béjaïa, l‘a conduite avec succès. Au bout, il s'en sort avec une majorité absolue de 7 sièges sur les neuf que compte la commune. Les deux autres sont revenus au FFS. Barbacha était alors L'une des rares assemblées populaires à bénéficier d'une majorité aussi confortable, à même de permettre à l'équipe dirigeante de travailler en toute sérénité. Personne jusque-là ne pensait qu'un jour Barbacha allait vivre une tension quelconque tant le choix de ses électeurs était claires. Mais cela n'a apparemment pas suffi au camarade-président qui doit tout répartir en fonction des aides de l'Etat. Et lorsque les aides ne sont pas conséquentes que l'on ait une majorité relative ou absolue, le risque est le même.