Elle vient de décider de différer les programmes de formation de ses cadres à l'étranger. Les responsables des cinq corps d'armée ont tranché au cours d'une réunion qui les a regroupés tout récemment. Les officiers qui devaient se rendre dans les grandes écoles militaires occidentales pour affûter leurs connaissances devront patienter et attendre une éventuelle accalmie de la propagation du virus de la grippe porcine. Une sage et adéquate décision qui tranche avec celle du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs qui semble vouloir maintenir coûte que coûte l'envoi de pas moins de 36.000 pèlerins pour l'accomplissement d'un des cinq piliers de l'Islam: le Hadj. Si dans la plupart des pays sévèrement touchés par l'épidémie du virus de la grippe A/H1N1, l'on se prépare à faire face à la pandémie annoncée par des mesures de prévention les plus appropriées possible, en Algérie c'est un flou et un silence plutôt inquiétants qui règnent autour de cette question. Les services en charge de ce problème de santé publique se bornent à émettre des communiqués laconiques qui sont plus d'ordre statistique qu'autre chose. Dans maintenant moins de quinze jours, ce sont plus de 8 millions d'élèves qui reprendront le chemin de l'école. L'attention est surtout concentrée sur la gratuité des livres et des fournitures scolaires qui seront versés aux trois millions d'écoliers issus des familles les plus défavorisées, ainsi que de la prime de 2000 dinars qui leur sera octroyée. Quant à la grippe porcine, le ministre de l'Education nationale n'en a pas pipé mot jusqu'à l'heure actuelle. Or, il est désormais établi que les écoles sont des foyers très propices à la propagation du virus de la grippe porcine et que les populations les plus jeunes représentent un taux de vulnérabilité très élevé. Les exemples ne manquent pas à travers le monde et ils ne datent pas d'hier. Au mois de mai 2009 un cas aussi sévère que mystérieux a obligé 50 élèves d'une école de New York, aux Etats-Unis, qui présentaient tous des symptômes grippaux, à rentrer chez eux. 3 écoles qui accueillaient 4000 élèves ont été fermées pendant plus d'une semaine sur décision du maire de la ville. C'est à la fin du mois d'avril que sont apparus les premiers cas de grippe porcine à New York, lorsque des centaines de lycéens d'un établissement catholique du Queens sont tombés malades après leur retour de vacances du Mexique où a été décelé pour la première fois le virus de la grippe A avant qu'il ne touche 177 pays. Au début du mois d'août, ce sont 13 élèves d'un collège du sud du Hunan, qui en compte 3000, dans le centre de la Chine, qui ont été infectés. Tandis qu'à Beijing, c'est une femme de ménage testée positive qui a été à l'origine de la contamination de 17 écoliers. Plus près de nous, en France, les établissements scolaires ont été particulièrement touchés. 28 cas ont été mis à jour dans un seul groupe scolaire du XVe arrondissement vers la fin du mois de juin. Au Royaume-Uni, on a déjà pris les dispositions nécessaires pour ne pas contrarier la scolarité des élèves dans le cas où la pandémie atteindrait son seuil le plus critique, au même titre que dans l'Hexagone d'ailleurs. «Le gouvernement se prépare à réagir à une pandémie depuis 18 mois. Un véritable enseignement à distance est prêt», a confié Chris Keates, secrétaire général d'un important syndicat des enseignants en Grande-Bretagne. «Un dispositif pour que les enfants ne se retrouvent pas sans lien éducatif, est prévu depuis deux ou trois ans», ont déclaré de leur côté les services du ministre français de l'Education nationale. Des exemples à méditer pour les responsables chargés de l'éducation nationale en Algérie ainsi que pour les syndicats d'enseignants qui s'apprêtent à engager un éternel bras de fer avec leur tutelle dès la rentrée scolaire prochaine. L'armée, quant à elle, vient d' indiquer la voie.