Le Front de libération nationale de Béjaïa continue à vivre au rythme d'une crise qui n'est pas sans mettre à nu la course effrénée vers le poste de mouhafedh. Les postulants, fort nombreux, tentent de mettre la main sur les kasmas, seule voie de salut pour une élection aux commandes de la mouhafadha. Plus on a de responsables de kasma acquis, plus on est assuré d'une élection triomphale. Voilà pourquoi la restructuration, devant impérativement avoir lieu avant décembre, traîne dans le temps et soulève des incompréhensions. Le cas de la commune d'Ouzellaguen illustre parfaitement ce cas de figure. L'ancien bureau, installé par l'actuel superviseur en 2005, est sorti de sa réserve pour la deuxième fois en un mois, pour «manifester son désaccord aux résultats de la soi-disant assemblée générale du 12 juin 2009» supervisée par Abdelaziz Djouhri, membre de la commission du comité exécutif chargé de la restructuration au niveau de Béjaïa. Dans une correspondance adressée à la coordinatrice, Mme Fourar, avec copies transmise aux responsables de l'organique, les élus et membres du bureau de la kasma rappellent qu'«après une absence de 15 années, une poignée de militants ont réussi le pari de relancer localement le parti avant d'arriver à placer des élus dans diverses assemblées». Puis, notent-ils «une crise qui ne dit pas son nom s'est installée dans notre kasma». Revenant sur l'actualité récente, les contestataires ont insisté sur certains faits pour situer la responsabilité de tout un chacun dans cette crise. Ils citent à cet effet «la réunion houleuse» du 21 mai 2009 présidée par la coordinatrice aboutissant à «l'installation d'un commission mort-née», l'assemblée générale «concoctée dans la précipitation» donnant naissance à un bureau en l'absence des élus et de beaucoup de militants «non conviés à cette séance au mépris des statuts et règlement intérieur». Ce qui mécontente les contestataires de la ligne de la coordinatrice reste cette réponse à la première lettre. Une réponse marquée par «des contrevérités», «des attaques par des propos indélicats et diffamatoires». Pour toutes ces raisons, les contestataires refusent de «se mettre docilement sous la tutelle de responsables désignés». En d'autres termes, les contestataires ne se reconnaissent pas dans le nouveau bureau. Ils contestent jusque sa légitimité. A ce titre, ils interpellent la coordinatrice «pour s'impliquer rapidement dans le redressement de nos structures de base».