Le parti rencontre d'énormes difficultés pour se doter de démembrements de base communaux et d'une mouhafadha. Les superviseurs de la réorganisation des instances locales du Front de libération nationale étaient hier à Béjaïa pour présider une réunion de la commission transitoire chargée des préparatifs de la prochaine assemblée élective. A l'ordre du jour, figurent la situation organique du parti et l'état d'avancement de la restructuration. C'est la énième fois que M.Abdelaziz Djouhri, membre de la commission exécutive nationale et ses camarades se rendent dans cette wilaya où le FLN ne trouve pas ses marques à l'image des neuf autres dans le pays. Même si la coordinatrice et les superviseurs nient toute crise il reste que le FLN se cherche à Béjaïa. Depuis la fameuse commission exécutive, élue en novembre 2005 puis dissoute à la faveur d'une instruction de Abdelaziz Belkhadem, la maison FLN à Béjaïa rencontre d'énormes difficultés pour se doter d'abord de ses démembrements de base communaux puis d'une mouhafadha. Les tiraillements sont légion au sein de cette formation politique. Les divergences nées pour l'essentiel de la course effrénée au poste de mouhafadh ont produit la désertion des rangs du parti et des divisions dans de nombreuses kasmas. Aussi, la commission chargée des préparatifs de l'assemblée élective pour l'élection du nouveau mouhafadh au niveau de l'instance de wilaya du FLN, a tout le mal du monde à avancer même si l'avis n'est pas partagé par M.Djouhri qui affirmait hier que «les choses progressent positivement», reconnaissant toutefois «des carences». «Nous sommes en train d'apporter quelques aménagements avec des contradictions que nous allons dépasser», déclare, rassuré, M.Djouhri. Les militants se font rares. Les élus aussi. Convoqués hier, les élus de la commune d'Ouzellaguen n'ont pas répondu présent. Au sein de cette commune symbole, règne une situation laissant apparaître des divergences. Les élus du parti refusent d'obtempérer aux instructions de la kasma récemment structurée. Cette dernière, présente hier, n'a pas eu le bilan d'activité demandé. Les élus refusent de le présenter, une manière à eux de ne pas reconnaître cette instance locale. Interrogé sur la date de la tenue de l'assemblée générale élective, le superviseur dira que «les conditions ne sont pas réunies». Cela ne pouvait être autrement depuis que l'ex-parti unique ne fait que dans les guéguerres. Bon nombre de kasmas bouillonnent. La restructuration rendue statutairement obligatoire pour aboutir à une assemblée générale de wilaya, bute sur la faible participation aux assemblées générales locales. Plusieurs kasmas n'atteignent pas le quorum nécessaire pour la tenue de leur assemblée d'où seront issus des postulants pour prendre part à la prochaine assemblée élective qui devra se tenir avant la fin de l'année en cours. L'application de ses dispositions statutaires avant le congrès national, prévu en principe en début de l'année prochaine, ralentit le FLN à Béjaïa. Lors de à la deuxième assemblée, la commission a procédé à l'installation de la kasma, dont la première assemblée a connu un report faute de quorum. La nouvelle kasma est immédiatement contestée sous prétexte qu'elle est acquise à un clan. Les contestataires évoquent même la nomination de structures parallèles à travers certaines communes. La guerre fait rage lorsqu'on sait que plus de onze militants postulent au poste de mouhafadh. Mais lorsqu'on n'est pas élu, on saborde comme on peut. Aujourd'hui, plusieurs kasmas ne sont pas encore restructurées, seule condition pour la tenue d'une assemblée élective de wilaya. Avec l'échéance sénatoriale qui pointe à l‘horizon, le FLN doit se ressaisir rapidement.