Ces cellules agissaient pour le courant «Salafiya Jihadia» à travers plusieurs villes du Royaume. Les jeunes Marocains semblent devenir des proies faciles pour les recruteurs d' Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Cette nébuleuse continue de recruter parmi les jeunesses marocaine, libyenne et algérienne pour les besoins de ses maquis et camps du Sahel. Illustrant cette tendance, pas moins de 38 personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau de recrutement de Marocains pour le compte d'Aqmi ont comparu jeudi devant le tribunal de Salé près de Rabat. Selon les procès-verbaux de la police, les suspects projetaient de rejoindre des camps d'Al-Qaîda dans la bande sahélo-saharienne pour gagner ensuite l'Irak. Poursuivis pour les chefs d'inculpation de constitution de bande criminelle dans l'objectif de préparer et commettre des actes de terrorisme, les membres de ce réseau ont été arrêtés en juillet 2008. Tout en rejetant la demande de la défense de liberté provisoire pour certain détenus, le tribunal a reporté au début octobre l'examen de cette affaire. Mercredi, le même tribunal avait déjà reporté à début octobre, l'examen d'une autre affaire, impliquant 43 personnes, poursuivies dans le cadre de la loi antiterroriste et soupçonnées de liens avec Aqmi. En décembre dernier, il y avait eu une vague d'interpellations en Belgique parmi des membres présumés du réseau Belliraj, l'arrestation à Milan de deux ressortissants marocains suspectés de préparer des attentats, en sus de la chasse en Espagne aux Marocains suspectés d'appartenir ou de soutenir le terrorisme. Ainsi, plusieurs Marocains se trouvent au centre de certaines affaires de terrorisme dont la plus médiatisée a été l'affaire Belliraj. La chambre criminelle chargée des affaires de terrorisme près la cour d'appel à Salé, a condamné le 28 juillet dernier Abdelkader Belliraj, le principal accusé dans le cadre du procès du «réseau Belliraj», à la prison à perpétuité tandis que les autres accusés dans la même affaire ont été condamnés à des peines allant d'un an de prison avec sursis à trente ans de prison ferme. A quelques jours seulement de la commémoration du sixième anniversaire des terribles attentats terroristes de Casablanca, les services de sécurité chérifiens avaient démantelé une cellule terroriste composée de 8 individus. Cette cellule agissait dans le cadre du courant islamiste radical, la «Salafiya Jihadia» et tissait sa toile à travers plusieurs villes du Royaume. Cette opération de démantèlement d'une nouvelle cellule de «Salafiya Jihadia» est intervenue à peine cinq mois après une autre qui a permis d'arrêter cinq activistes appartenant à cette même mouvance islamiste radicale. La «Salafiya Jihadia» est une nébuleuse islamiste regroupant plusieurs organisations et cellules, qui recrute ses membres dans les milieux défavorisés. Si l'arrestation de la cellule de Berkane est intervenue à deux semaines du Nouvel An, celle démantelée dans les provinces du Sud arrive à moins d'une semaine de la date de commémoration des attentats du 16 mai 2003 qui marqueront à jamais la mémoire des Casablancais.