Guerre des mots, changement de stade: l'Argentine a eu recours à tous les artifices pour tenter de désarçonner le Brésil, avant le choc de la 15e journée de la zone Amsud aujourd'hui à Rosario (nord-est). Les hommes de Diego Maradona ont beaucoup plus à perdre que ceux de Dunga dans ce match rebaptisé «la bataille de Rosario» par la presse argentine (coup d'envoi ce soir à 21h30 locales, dimanche 00h30 GMT). Loin du leader brésilien, qui peut obtenir son billet pour le Mondial dès aujourd'hui, les Argentins n'occupent que la quatrième place de la poule, la dernière directement qualificative pour le Mondial sud-africain, avec seulement deux points d'avance sur l'Equateur (5e). Et leur calendrier prévoit encore deux déplacements délicats au Paraguay (3e), puis chez le voisin uruguayen (6e) lors des trois dernières journées. La mobilisation générale a donc été décrétée pour éviter l'affront d'une non-qualification, qui constituerait une première depuis 1970. Première victime: le stade Monumental de Buenos Aires, où l'Argentine a remporté le premier de ses deux titres mondiaux en 1978, abandonné à la demande des joueurs qui lui ont préféré le stade «Gigante de Arroyito», idéal pour mettre la pression sur l'adversaire avec ses tribunes plus proches du terrain. Certains joueurs ont également entamé une joute verbale pour essayer d'intimider les Brésiliens. «Je crois qu'ils vont venir avec un peu de crainte, et nous allons vouloir les manger sur le terrain», a lancé Carlos Tevez, qui épaulera Lionel Messi en attaque. «L'Argentine aura la pression», a rétorqué le Brésilien Kakà. «Ils vont commencer le match un peu tendus et cela peut jouer en notre faveur». Le Brésil aborde plus sereinement ce rendez-vous. Une victoire pourrait faire de lui le premier qualifié sud-américain pour le Mondial-2010, si l'Equateur perd en Colombie et l'Uruguay ne s'impose pas au Pérou. Avec sept points d'avance sur le premier non qualifié direct, les quintuples champions du monde, qui restent sur une série de 17 matches sans défaite depuis le 15 juin 2008 (défaite 2-0 au Paraguay), savent qu'ils ont droit à un joker. L'Argentine en a, en revanche, perdu deux en s'inclinant au printemps en Bolivie (6-1) et en Equateur (2-0), deux défaites qui ont écorné le prestige du Maradona. Et la presse a commencé à critiquer les choix tactiques du sélectionneur débutant. La victoire en Russie (3-2) le mois dernier l'a rassuré sur le caractère de son équipe, encore privée de plusieurs cadres (Gutierrez, Demichelis, Gonzalez). Il lui en faudra encore samedi face au Brésil, meilleure attaque (25 buts marqués) et la meilleure défense (6 buts encaissés) de la zone.