Libérer un enfant de bas âge, après 8 heures de cours, à la tombée de la nuit pour parcourir des kilomètres avant d'arriver chez ses parents, serait irresponsable. Le personnel administratif des établissements scolaires a repris le travail depuis mardi dernier. Le personnel pédagogique a suivi hier et les élèves n'arriveront que dimanche 13 septembre. En attendant, dans les établissements scolaires, c'est l'effervescence. Que ce soit dans les collèges, les lycées, et les écoles primaires et l'heure est aux préparatifs. Les directeurs et les conseillers d'éducation secondés par les adjoints d'éducation ont entrepris d'établir les emplois du temps pour les élèves et les enseignants. Si, de par le passé cette action se faisait sans grande difficulté, tel n'est pas le cas cette année. Des contraintes induites essentiellement par le nouveau week-end, se sont imposées, rendant la tache plus délicate. La suppression des quatre heures de la matinée du jeudi réduit considérablement l'espace d'introduction des horaires de discipline. Au lieu de 40 heures, les matières seront réparties sur un espace temporel de 36 heures seulement. Si on ajoute la journée pédagogique instituée depuis l'année dernière, la situation se complique davantage et le personnel chargé d'élaborer les emplois du temps ne l'ignore pas. On sait aussi qu'il n'y aura pas de cours le vendredi et le samedi. Le mardi après-midi également, puisque cette demi-journée est consacrée aux activités sportives. En d'autres termes, il n'y aura réellement cours que les dimanche, lundi, mardi (matin), mercredi et jeudi, soit quatre jours et demi. Répartir un volume horaire de cinq jours et demi sur quatre jours et demi n'est pas une chose facile et si on ajoute la journée pédagogique pour chaque matière, on comprend toute la difficulté pour confectionner ces organisations pédagogiques sans lesquels les cours ne peuvent nullement débuter. Comme palliatifs, la journée de travail passe de sept à huit heures. La journée pédagogique est réduite de moitié pour avoir ainsi un gain horaire total de 8 heures. Ce qui permet de retrouver l'espace traditionnel de 40 heures par semaine de travail. Des aménagements qui ne manqueront pas de créer d'autres problèmes à l'image de celui de l'éloignement. Libérer un enfant de bas âge, à la tombée de la nuit, pour parcourir des kilomètres avant d'arriver chez ses parents, serait irresponsable. Ce cas de figure, se poserait dans les régions rurales. Pour les établissements à demi-pension, il ne sera pas non plus facile d'organiser deux services en une heure. En effet, entre autres nouvelles mesures, la matinée et l'après-midi ne sont séparés désormais que par une heure de pause-déjeuner en lieu et place de une heure trente minutes. Les élèves auront certes, deux jours de repos par semaine, mais la journée sera tellement chargée qu'il leur sera difficile d'assimiler les cours convenablement. Sur le plan pédagogique où il est fortement recommandé d'éviter de doubler les horaires dans la journée pour une même division pédagogique, les responsables des établissements feront l'impasse sur cette importante recommandation pour les matières à gros horaires comme l'arabe, les maths ou le français du fait que la semaine compte désormais 4 jours et demi et les matières comptent plus de 5 heures avec l'heure de rattrapage. Déjà l'an passé, avec l`institution de la journée pédagogique, des enseignants se sont retrouvés à donner deux cours de la même matière par jour. Avec la nouveauté actuelle, le risque est encore plus grand. Certains établissements éprouvent déjà des difficultés à élaborer les emplois du temps. Les cartes scolaires n'ont pas tenu compte du nouveau week-end, car élaborées elles aussi durant le mois de juin, alors que la décision du nouveau week-end n'était pas encore connue. Une division pédagogique du cycle moyen, par exemple, comprend les 34 heures auxquelles il faut ajouter les deux heures d'éducation physique et sportive. Ce qui suppose pour l'élève une présence de huit heures par jour. Quant aux enseignants du moyen, redevables de 22 heures, même en ne tenant pas compte de la journée ou de la demi-journée de formation, ils travailleront une moyenne de 5 heures par jour. Une courte semaine, de longues journées de travail, voilà ce qui attend les enseignants et les élèves pour l'année scolaire.