Ils ont ainsi fermé, pour la deuxième fois depuis la rentrée scolaire, l'accès à la direction de l'éducation. Des dizaines d'enseignants vacataires à Béjaïa sont descendus hier dans la rue pour dénoncer un décret exécutif de 2008, qui exclut les titulaires de licences classiques des différents concours d'accès à l'enseignement secondaire. Ces enseignants ont ainsi fermé, pour la deuxième fois depuis la rentrée scolaire, l'accès à la direction de l'éducation et pendant toute la durée de leur rassemblement qui a été suivi d'une marche du siège de la direction de l'éducation vers le siège de la wilaya. Les vacataires titulaires d'une licence classique ne lâchent pas prise. Ils reviennent à la charge de fort belle manière avec cette fois-ci beaucoup plus de soutien de la part des syndicats autonomes, à l'image du Cnapest, CLA, Snte et le Snapap notamment. D'autres franges de la société n'ont pas manqué également d'exprimer leur soutien à ces enseignants qui s'estiment lésés par leur tutelle. Il s'agit, notamment du soutien exprimé par les deux sections locales du FFS et celle du PST. Ainsi, ne supportant plus le déclassement de leur diplôme, les protestataires y décèlent une manière indirecte d'inciter ou plutôt d'imposer aux étudiants le système LMD (licence-master-doctorat), Si par le passé les diplômés de l'UFC, (Université de formation continue), des sciences humaines, et diplômés de l'ENS étaient les seuls à connaître ces déboires, c'est le tour maintenant des autres diplômés, ceux titulaires d'anciennes licences. Ils payent les frais de la réforme du système éducatif, malgré leur affectation plusieurs années durant comme enseignants dans les lycées. Ils se voient ainsi privés de perspectives d'embauche comme l'a déclaré leur porte-parole Saïd Sidhoum lors la prise de parole improvisée durant le rassemblement d'hier: «Cette façon de nous écarter n'est pas du tout fortuite, c'est la seule manière d'imposer aux étudiants en général et aux nouveaux bacheliers d'opter pour le système LMD, pourtant décrié par les enseignants universitaires et les différents syndicats autonomes de l'éducation nationale.» Le message des pouvoirs publics est clair, net et précis: celui qui veut aspirer à un poste d'emploi après l'obtention d'un diplôme, il doit nécessairement opter pour le système LMD. Selon certaines sources, un contrat aurait été passé avec les entreprises publiques et privées pour n'accepter que les diplômés du système LMD. L'information n'a jamais été confirmée par le ministère de l'Enseignement supérieur ni même par une quelconque entreprise. «Les menaces planent aussi sur les licenciés titulaires et nommés qui n'auront plus le droit aux différentes promotions dans le grade d'enseignant (PRM, PRC...) C'est de la pure ingratitude envers ceux qui ont bravé la peur pour répondre présent dans des endroits déshérités», a ajouté M.Sidhoum avant de conclure par un appel à l'intention des travailleurs de l'éducation: «Si nous n'agissons pas ensemble on risque de nous voir tous écartés après tant d'années de services rendus à l'éducation nationale. Le problème est désormais, celui de toute la famille éducative.»