Les soldats américains, déployés dans la province du Nuristan, frontalière du Pakistan appartenaient à la «Task Force Mountain Warrior», un régiment d'infanterie légère. L'Otan a essuyé ses pertes militaires les plus lourdes depuis plus d'un an en Afghanistan avec la mort, samedi, de huit soldats américains dans des combats dans l'est du pays, frontalier des zones tribales où sont cachés des éléments du réseau Al-Qaîda et des taliban. «Nous pouvons confirmer qu'ils sont tous américains», a indiqué un porte-parole de la force de l'Otan (Isaf) joint par téléphone, peu de temps après l'annonce de la mort de huit soldats de l'Otan. Les soldats américains, déployés dans la province du Nuristan, frontalière du Pakistan, appartenaient à la «Task Force Mountain Warrior», un régiment d'infanterie légère. Selon l'Isaf, les taliban ont lancé samedi matin des attaques contre les forces internationales depuis une mosquée et un village du Nuristan. «Les combats continuent et des renforts ont été envoyés sur place», a affirmé hier Muhammad Farooq, le vice-commandant de la police de la province. Les «taliban», au nombre d'environ 700, sont venus de Swat et Dir, au Pakistan, a-t-il affirmé. Treize policiers sont portés disparus dans la région de Kamdesh, toute proche de la frontière, selon M.Farooq. L'Isaf a également annoncé la mort de deux soldats afghans. Interrogée, l'armée américaine a indiqué que la «phase active» de l'opération était finie et que les Américains patrouillaient hier dans la localité. «Je ne peux pas dire combien les taliban étaient, ils étaient un grand nombre», a dit un porte-parole militaire américain. «C'étaient des combats très durs. L'Isaf et les forces afghanes ont payé un lourd prix lors de cette opération, qui a duré une grande partie de la journée», a-t-il souligné. De leur côté, les taliban ont affirmé dans un communiqué avoir tué 30 soldats des forces internationales et afghanes. L'insurrection, longtemps concentrée dans le sud de l'Afghanistan, a gagné l'ensemble du pays, notamment l'est, frontalier des «zones tribales» et du Pakistan. Il s'agit des plus lourdes pertes pour l'Isaf depuis la mort en août 2008 de dix soldats français dans la région de Sarobi, tout près de Kaboul. Cet épisode avait été le plus meurtrier pour l'Isaf depuis le début de son intervention en Afghanistan fin 2001. Vendredi, cinq soldats américains avaient été tués dans le sud et dans l'est du pays. Cette année, 394 militaires étrangers, dont 236 Américains, sont morts en Afghanistan, d'après un décompte établi à partir du site Internet indépendant www.icasualties.org. L'année 2009 est déjà la plus meurtrière pour les forces internationales depuis leur arrivée en Afghanistan, où désormais près de deux soldats de l'Otan meurent chaque jour en moyenne. L'insurrection n'a cessé de s'étendre et de s'intensifier depuis plus de deux ans. Les violences et les pertes civiles, tout comme celles des forces internationales et afghanes, atteignent ces derniers mois des records depuis que les taliban ont été chassés du pouvoir fin 2001. Conscient du risque d'enlisement en Afghanistan, le président américain Barack Obama a demandé à ses généraux d'établir une nouvelle stratégie. En septembre, le général Stanley McChrystal, commandant des forces américaines et étrangères dans le pays, a remis à ses supérieurs ses recommandations. Il réclame notamment, jusqu'à 40.000 militaires supplémentaires qui, selon un responsable militaire américain, seraient essentiellement déployés dans le nord et l'ouest, jusque-là négligés et où la rébellion sévit dorénavant.