L'honneur des Nations n'est pas accroché aux crampons des 22 footballeurs qui animeront la rencontre Egypte - Algérie. Des journalistes, des chefs de rubrique et des rédacteurs en chef de prestigieux journaux et radios d'Egypte se sont déplacés hier en masse à Alger pour encourager le fair-play lors du prochain match qui opposera l'Algérie à l'Egypte, le 14 de ce mois au Cairo Stadium de la capitale du pays des Pharaons. C'est lors d'une rencontre avec la presse algérienne que les professionnels égyptiens ont pu allier à leur talent rédactionnel celui de fins diplomates au service du sport et de l'amitié entre les deux peuples. La Maison de la presse de Kouba a accueilli cet événement unique dans les annales du football africain. La prochaine rencontre sportive entre d'ailleurs dans le cadre des éliminatoires combinées de la Coupe d'Afrique et de la Coupe du monde 2010. Ce dernier rendez-vous étant prévu pour la première fois dans un pays africain: l'Afrique du Sud. A l'invitation du ministre, délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Communication et grâce à l'organisation du quotidien Echourouk, les sept journalistes égyptiens ont ainsi échangé leurs points de vue avec des étudiants de l'Institut d'information et de la communication accompagnés de leurs enseignants. Les représentants des médias égyptiens sont Mohamed Ismaïl, rédacteur en chef adjoint chargé des questions diplomatiques à El Djoumhouria, Achraf El Acheri, directeur de rédaction adjoint du prestigieux El Ahram qui a longtemps exercé en tant que correspondant du quotidien à Alger et Mohamed Erremah, chef du service politique d'El Akhbar. Issam Salah, directeur de rédaction de l'agence d'information du Moyen-Orient et Ahmed Sayed Hassan, directeur de rédaction d'El Ahali sont aussi de la délégation. On y remarque aussi la présence d'Abd El Mounaïm Mabrouk et d'Afaf Atia, respectivement journalistes à la radio «Sawt El Arab» et aux «24 heures». Le directeur général d'Echourouk est aussi intervenu lors de la rencontre pour dire qu'il n'y a pas lieu pour la presse des deux pays de s'adonner à des campagnes de dénigrement. Mohamed Ismaïl n'a pas omis de rappeler que cette rencontre intervient à quelques jours de la célébration du 1er Novembre ce qui le conduit à souligner qu'il n'y a pas de guerre entre les deux pays. Les deux orateurs ont constaté avec regret que certains organes de presse des deux pays ont tenté de dépasser leur rôle de canaux d'information pour s'ériger en organes incitant à la haine. Ce procédé est rejeté à l'unanimité par les journalistes algériens et égyptiens. Ils estiment qu'il n'y a pas lieu de traîner l'honneur des nations aux crampons de 22 footballeurs. Le climat en Egypte est empreint de bonnes intentions pour accueillir dans de bonnes conditions la délégation algérienne et les supporters de l'Equipe nationale. M.Slimani, le responsable de la coopération au secrétariat d'Etat à la Communication, a souligné que les 90 minutes de la rencontre ne sont pas de nature à effacer la longue tradition des relations excellentes entre l'Algérie et l'Egypte. Les supporters égyptiens et algériens sont priés d'encourager l'équipe qui perdra le match prévu, en tant que preuve de fair-play. Le journaliste de Sawt El Arab ainsi que ses collègues ont longuement insisté sur la nécessité de s'éloigner des formules blessantes pour les deux peuples. De leur côté, les enseignants de l'Institut des sciences de l'information et de la communication d'Alger ont mis l'accent sur le rôle des médias dans l'apaisement du climat avant la rencontre. Internet et la télévision ont été les médias les plus critiqués par les représentants des deux pays à cause de leurs positions extrémistes en émettant le souhait que cette fièvre cesse rapidement et ne se propage pas à d'autres médias. Des journalistes algériens ont également considéré que les mem-bres de l'équipe égyptienne doivent être considérés comme des frères sans nier que même les professionnels de la presse ont le droit d'exprimer respectivement leur soutien à l'équipe de leur pays sans déni-grer l'équipe adverse.